La Thaïlande expulse des dizaines de Ouïghours vers la Chine, suscitant une vague de condamnations de l'ONU et des Occidentaux

Le chef de la police thaïlandaise a confirmé que la Chine avait demandé le rapatriement de 40 Ouïghours.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation de soutien aux Ouïghours, à Paris, le 12 mars 2022. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)
Une manifestation de soutien aux Ouïghours, à Paris, le 12 mars 2022. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)

La Thaïlande a confirmé, jeudi 27 février, l'expulsion vers la Chine de dizaines de Ouïghours, qui risquent d'y être persécutés. Le chef de la police thaïlandaise, Kitrat Phanphet, a confirmé que Pékin avait demandé le rapatriement de 40 Ouïghours. "Le gouvernement chinois a écrit au gouvernement thaïlandais pour exprimer sa sincérité et son intention de prendre soin des Ouïghours, promettant dans la lettre qu'ils seront pris en charge, et garantissant leur hébergement et leur sécurité", a-t-il déclaré. "Nous suivons la procédure selon les principes et les lois internationaux", a-t-il assuré, précisant que la remise s'était déroulée sans encombre et que les Ouïghours n'avaient pas opposé de résistance.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés a dit "regretter profondément ce transfert forcé". Il "viole le principe de non-refoulement pour lequel il existe une interdiction totale dans les cas où il existe un risque réel de torture, de mauvais traitements ou d'autres dommages irréparables lors de leur retour", a dénoncé le haut-commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk. Il exige que la Chine traite les Ouïghours "conformément aux normes internationales des droits de l'homme". L'ONG Human Rights Watch a également dénoncé le transfert aux mêmes motifs.

Les Etats-Unis "alarmés par cet acte"

L'Union européenne "regrette profondément" l'expulsion, a déclaré le porte-parole de la diplomatie européenne, Anouar El Anouni. "L'UE exhorte le gouvernement chinois à respecter ses obligations". Le gouvernement allemand a, lui, "condamné la décision du gouvernement thaïlandais", tandis que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a dénoncé "dans les termes les plus forts" cette expulsion.

Les Etats-Unis ont aussi condamné "avec la plus grande fermeté" la décision. "En tant qu'alliés de longue date de la Thaïlande, nous sommes alarmés par cet acte", a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, accusant Pékin d'avoir commis un "génocide".

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