Des Chinois font capoter un projet d’usine nucléaire
Le gouvernement chinois a fait marche arrière devant la pression de la rue, le 12 juillet 2013 : il n’y aura pas d’usine d’enrichissement d’uranium près de la ville méridionale de Jiangmen, dans la province du Guangdong.
La manifestation, organisée sur les réseaux sociaux après l’ouverture le 4 juillet d’une consultation de 10 jours sur la question, avait été présentée comme une «innocente promenade».
Les autorités ont eu beau couper les messages postés sur Weibo, la version chinoise de Twitter, certains participants ont eu vent de la marche de protestation par le biais de WeChat, une application de plus en plus populaire et plus difficile à censurer.
Une mobilisation contre le nucléaire
Les manifestants, qui déploraient également une consultation trop courte sur un projet sensible, brandissaient des banderoles avec des slogans «Anti-nucléaires» ou «Nous voulons des enfants, pas des atomes».
«Même si le gouvernement prétend que ce plan est inoffensif et sûr à 100%, nous n'avons simplement pas confiance en lui», a déclaré un expert-comptable au New York Times. Avant de conclure: «Nous avons déjà peur de boire l'eau. Peut-être qu’il n’y aura pas de problème pour cette génération, mais qu'en sera-t-il de la prochaine?»
La mobilisation des quelque 2.000 habitants de la région et aussi les pressions venues de Hong Kong et Macao, situées à une centaine de kilomètres de là, ont également signé l’arrêt de mort du projet.
Les Chinois sont de plus en plus sensibilisés aux méfaits de la pollution. Chen Jiping, haut responsable du Parti communiste à la retraite, a d’ailleurs déclaré à la presse que les problèmes environnementaux ont remplacé les conflits fonciers comme cause principale des troubles sociaux en Chine.
Le projet évalué à 4,6 milliards d’euros devait fournir du combustible pour les centrales de la région en 2020, équivalent à une production de 1.000 tonnes d'uranium par an. Un plan qui fait partie de l’effort national pour réduire la dépendance de la Chine au charbon et promouvoir l'utilisation des énergies propres.
Un dossier clôturé en deux temps trois mouvements
Selon John Sudworth, le correspondant de la BBC à Shanghai, «il semble que le désir de stabilité et d'ordre a éclipsé d'autres raisons plus économiques» dans ce dossier.
Après des protestations similaires à Kunming, notamment, le gouvernement provincial a tout fait pour résoudre rapidement et efficacement les tensions. Son but premier étant d’éviter de s’attirer les foudres des autorités centrales. Du coup, l’annulation a été décidée en un temps record.
Plusieurs autres projets ont déjà périclité
La pression de la rue a fait capoter bien d’autres projets en 2013 en Chine, selon le Financial Times, comme la construction d'une raffinerie de pétrole et de paraxylène (PX) située à Anning (Yunnan), d'une usine de batteries au lithium à Songjiang (Shanghai) et un projet d’usine de PX à Pengzhou (Sichuan).
Déjà en 2012, les travaux d’un complexe pétrochimique avaient été suspendus à Ningbo (Zhejiang), après des affrontements entre les habitants et la police, tout comme ceux d’un pipeline de déchets industriels à Qidong (Juangsu) après le saccage du siège du gouvernement local.
Dans ce dossier, les moins satisfaits restent les agriculteurs de Zishan, où l'usine devait être construite, car certains d’entre eux avaient obtenu des fonds de compensation qu’ils devront rembourser. Ces derniers vivent actuellement de la culture d'arbres fruitiers et de l'élevage des porcs et des poissons.
À regarder
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
-
Nouvelle éruption d'un volcan dans l'est de l'Indonésie
-
Cœur artificiel : l'angoisse des greffés Carmat
-
Pourquoi le vote du budget peut te concerner
-
Le nouveau ministre du Travail rouvre les débats sur les retraites
-
Laurent Nuñez, nouveau ministère de l'Intérieur, se confie sur les attentats de 2015
-
Adèle Exarchopoulos : "Quand le monde se résigne à banaliser la violence... Ce qui reste, c'est le collectif"
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
-
Plan de paix pour Gaza : quatre nouveaux corps d'otages ont été remis à Israël
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter