Chine : retour en grâce de l'artiste Ai Weiwei auprès des autorités?
Les relations semblent s'apaiser entre le régime de Pékin et l'artiste contemporain indépendant et dissident Ai Weiwei. Retour sur les coups d'éclat d'un photographe qui a utilisé son art pour dénoncer les travers de la politique menée en Chine.
Le Global Times, un journal officiel chinois, suggérait dans son édition du 11 juin de «tourner la page» de la controverse avec le dissident Ai Weiwei. «Peut-être l'heure est-elle arrivée de tourner la page de la polémique politique avec Ai», lisait-on dans le journal du Parti communiste chinois.
Un signe d'apaisement des relations entre l'artiste et les autorités chinoises? En tous cas, ces dernières l'ont autorisé à inaugurer sa toute première exposition individuelle il y a quelques jours. Une exposition qui ne comporte aucune œuvre susceptible d'irriter le pouvoir.
Mais l'artiste reste toutefois privé de passeport et ne peut quitter Pékin sans autorisation. Une mesure qui fait suite à son arrestation le 3 avril 2011 pour fraude fiscale. Puis à sa détention dans un lieu inconnu jusqu'au 22 juin 2011, date de sa libération sous caution.
Un artiste engagé
L'artiste aux multiples casquettes (photographe, architecte, sculpteur…) n'a cessé d'émettre des critiques contre le Parti communiste chinois tout au long de sa carrière. Dans son pays, il est davantage connu pour son militantisme politique que pour son parcours artistique.
Dès 1978, alors âgé de 21 ans, il participe au mur de la démocratie, un mur de brique dans le centre de Pékin, où étaient collées des affiches manuscrites de discussions politiques ouvertes après la fin de la période maoïste. La condamnation de l'animateur du mur, Wei Jingsheng, à 15 ans de prison le dégoûte alors de la politique.
L'an 2000 marque un tournant. Dans Fuck off, il expose notamment une photo de son doigt d'honneur dirigé contre la porte de la Paix céleste située sur la place Tian'anmen, marquant une position anticommuniste et anti-régime.
Entre 2002 et 2005, Ai Weiwei réalise une série de photos, Paysages provisoires, au travers desquelles il souhaite représenter la réalité sociale et urbaine de la Chine pour témoigner «du capitalisme anarchique qui se développe et des contradictions de la modernité».
Puis, en 2008, alors qu'il tient un blog depuis un an, il lance une enquête sur l'effondrement d'écoles lors du séisme dans la province du Sichuan. En tant qu'architecte, il connaît les normes antisismiques et estime que ces établissements se sont écroulés trop facilement. Il en tire une œuvre : Remembering, une installation de 9.000 cartables pour rendre hommage aux écoliers tués par le tremblement de terre.
La même année, aux côtés de 302 militants des droits de l'Homme et intellectuels chinois, il signe la Charte 08 afin de défendre la réforme politique et la démocratie en Chine.
Ensuite, en juin 2009, il affronte la censure bloquant toute tentative de commémoration des 20 ans du massacre de la place Tian'anmen. Il publie en ligne le poème Oublions et exprime ses opinions sur Twitter ainsi que sur le Tibet et la police secrète… ce qui lui vaut la fermeture de ses comptes sur le net, un passage à tabac et la destruction de son atelier de Shangai.
Malgré sa libération en 2011, il est toujours sous surveillance. Plus récemment, il a été accusé de pornographie par les autorités chinoises. En cause, sa photo Le Tigre et les huit seins sur laquelle il pose entièrement nu sur une chaise traditionnelle entouré de quatre jeunes femmes, elles aussi dévêtues...
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