"Mon petit ami ne sait pas que je suis sans emploi" : en Chine, des chômeurs payent pour faire "semblant de travailler"

Publié le 01/05/2025 20:47 Mis à jour le 01/05/2025 23:05

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France 2 - A. Boutet, G. Caron, B. Wang

France Télévisions

Pour échapper à la pression sociale, certains chômeurs chinois prétendent avoir un emploi. Ils se rendent dans de faux bureaux et participent à de fausses réunions, dont ils publient les images sur les réseaux sociaux.

Sur les réseaux sociaux, des entrepreneurs s'adressent aux chômeurs avec un message surprenant : "ici dans mon entreprise, on fait semblant de travailler, il n'y a aucune activité. Vous êtes au chômage ? Alors venez chez moi et faites ce que vous voulez". Dans l'une de ces firmes fictives, Yulong Li, chef d'entreprise, fait la visite. "Là, c'est la réception, mais il n'y a personne et voici notre espace de travail, il y a des ordinateurs et des imprimantes, mais ils ne servent qu'à faire semblant de travailler". Il espère une quinzaine de faux travailleurs.

Les faux employés, vrais chômeurs mais qui n'assument pas leur statut, payent six euros la journée. Pour Danyi Wu, 21 ans, il faut tout faire comme si c'était vrai : "Je prends des photos de mon environnement de travail, ma famille me demande tout le temps ce que je fais, je peux leur donner une preuve".

"Tout le monde autour de moi a un travail "

Une nouvelle vie, dans un faux bureau, pour éviter le regard des autres et la pression sociale. Danyi vient tous les jours depuis deux mois. Elle y fait même la sieste et, à 17 heures, elle rentre chez elle. Cette infographiste a quitté sa région natale pour tenter sa chance dans la ville de Chongqing. "Cela fait deux mois que je vis ici, je cherche du travail. Mon petit ami, avec qui j'habite, ne sait pas que je suis sans emploi. J'ai l'impression que tout le monde autour de moi a un travail, cela me met mal à l'aise, je perds un peu la face", explique-t-elle.

Selon les chiffres officiels, 17% des moins de 24 ans sont sans emploi, peut-être plus selon certains experts. En Chine, le chômage des jeunes est devenu un fléau pour les autorités.

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