: Vidéo "Des gens veulent sa mort" : comment un indigène brésilien survit seul dans la forêt amazonienne
Une spécialiste des peuples autochtones décrypte une vidéo diffusée le 18 juillet par le gouvernement brésilien, où l'on voit un homme seul couper du bois au milieu de la forêt amazonienne.
On ne connaît ni son nom, ni son âge. La Fondation nationale brésilienne pour l'indien, la Funai, a diffusé mercredi 18 juillet la vidéo d'un indigène vivant dans l'ouest du Brésil, en plein cœur de la forêt amazonienne. Il y vit seul depuis plus de 20 ans. "Nous en savons très peu à propos de lui", explique à franceinfo Fiona Watson, directrice de la recherche pour l'ONG Survival International, qui s'est rendue en 2005 dans la zone où vit cet homme.
En 1995, d'après la Funai, des paysans ont attaqué sa communauté, alors constituée de six personnes. Il est le seul survivant. L'agence gouvernementale apprend son existence l'année suivante. Des dispositions sont alors prises pour le protéger des agriculteurs qui veulent préempter sa terre.
Il est l’unique survivant d’une série de génocides dans les années 1980 et 1990 et refuse tout contact avec l’extérieur.
Fiona Watsonà franceinfo
"Dans la Constitution brésilienne, poursuit Fiona Watson, le peuple indigène a des droits sur les territoires qu'ils occupaient avant la première invasion des colons" à parti du début du XVIe siècle. La zone protégée autour de cet homme mesure plus de 8 000 hectares, note la Funai. C'est la présence de cet unique homme qui permet de maintenir le périmètre de cette zone.
Un homme menacé...
L'agence gouvernementale procède à des visites régulières pour s'assurer que l'indien est toujours en vie. Lors d'une de leur visite, ils ont pu constater la présence de traces de tirs d'armes à feu.
Il est clair que des gens veulent toujours sa mort.
Fiona Watsonà franceinfo
Dernier représentant de sa tribu, l'homme vit de la chasse et de l'agriculture, explique la spécialiste. Il cultive le manioc, le maïs, la noix de coco et d'autres fruits. Sa maison en bois fait de "1,5 à 2 mètres de profondeur", précise-t-elle.
... qui devient menaçant quand on l'approche
Pourquoi les hommes ne peuvent aller à sa rencontre ? "La première raison, répond Fiona Watson, c'est que lui-même ne veut pas avoir de contact. Lorsque des gens se sont approchés pour faire un film, il y a quelques années, il a tiré des flèches sur eux."
La transmission de maladies est également à craindre. Dépourvus de certaines défenses immunitaires, les indigènes ne sont pas armés pour faire face à des affections véhiculées par les hommes venant leur rendre visite. "Entre les années 1950 et 1980, lorsque le gouvernement forçait les contacts, ajoute la spécialiste, il était habituel d'avoir jusqu'à 90% de morts dans la tribu après le contact, à cause des maladies."
Enfin, il y a une raison juridique. Les agents de la Funai évitent de rentrer directement en contact avec cet homme car les textes internationaux consacrent le droit à l'autodétermination, c'est-à-dire la liberté pour chacun de déterminer la forme de son régime politique. "Tout le monde a le droit de choisir sa façon de vivre", corrobore Fiona Watson.
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