Singapour : l'ex-mari d'une Française condamné à cinq ans de prison pour avoir tué leur fils
La justice de Singapour a requalifié l'accusation d'assassinat en homicide involontaire. La mère de l'enfant s'indigne de ce verdict et réclame un nouveau procès.
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La peine est-elle trop clémente ? Un Belge a été condamné, lundi 22 août, à Singapour, à cinq ans de prison pour avoir tué son fils de 5 ans, alors qu'il risquait dix années de détention. Le père et la mère, une Française, étaient en conflit pour la garde de l'enfant. Philippe Graffart, 42 ans, a été reconnu coupable d'homicide involontaire.
Que s'est-il passé ?
Keryan, 5 ans, a été retrouvé mort le 5 octobre 2015 dans son appartement, d'un immeuble de grand standing de Singapour. Le père a reconnu avoir administré à son fils un sédatif avant de l'asphyxier avec un coussin. La famille avait quitté le Luxembourg pour s'établir à Singapour en 2013, mais le couple s'était séparé l'année suivante avant de se déchirer concernant la garde l'enfant.
Philippe Graffart avait été arrêté le lendemain la mort de Keryan. Peu de temps auparavant, il avait délibérément provoqué un accident avec sa voiture, sans attacher sa ceinture de sécurité, pour tenter de se suicider. Mais les airbags lui avaient sauvé la vie. Il s'était réveillé à l'hôpital avant de se présenter à la police le lendemain pour reconnaître les faits.
Comment expliquer cette peine ?
La peine de cinq ans a été prononcée en vertu du "plaidé-coupable" possible dans un système judiciaire calqué sur le modèle anglo-saxon. Cette procédure, qui consiste à un allègement de la peine encourue en échange d’une reconnaissance des faits reprochés, a permis au père d'être jugé non pour assassinat, passible de la peine de mort, mais pour homicide involontaire. Il risquait alors une peine de dix ans.
Une expertise psychiatrique a, en effet, conclu que Philippe Graffart souffrait de graves troubles dépressifs au moment des faits. Initialement inculpé de meurtre, cet ancien cadre de la haute finance risquait alors la peine de mort par pendaison.
Que dénonce la mère ?
La mère de l'enfant, Gwendoline Graffart, qui est revenue en France et n'a pas assisté au procès, conteste les graves troubles dépressifs invoqués par la défense de son ancien compagnon. Elle a affirmé au Républicain Lorrain qu'elle avait "toujours subi la violence de son mari depuis le début de sa grossesse". Le couple s'était marié en 2011, peu après la naissance de Keryan.
"J’ai alerté massivement avant le drame, aussi bien la France que Singapour, des menaces de cet homme dangereux prêt à tout pour m’anéantir qui clamait que la justice ne me protégerait pas… Cette même justice qui n’a pas protégé mon petit. Cet assassinat était la punition ultime que cet homme pouvait m’infliger dans son escalade de haine… Il m’a condamnée à vie à la pire des sentences", écrit-elle sur la pétition en ligne lancée pour obtenir un nouveau procès.
Pétition dans laquelle elle dénonce aussi un "immobilisme incompréhensible de la part de la France dans ce dossier". Le texte avait recueilli plus de 57 000 signatures lundi après-midi.
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