Retour de Serge Atlaoui en France : il "sera soigné dans une prison française et pourra voir sa famille", assure Gérald Darmanin

Ce Français de 61 ans, condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue en 2007, a finalement été transféré. Il a atterri en France mercredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Serge Atlaoui à l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, en Indonésie, en vue de son rapatriement en France, le 4 février 2025. (DWI AQILA / AFP)
Serge Atlaoui à l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, en Indonésie, en vue de son rapatriement en France, le 4 février 2025. (DWI AQILA / AFP)

"Serge est France. Il est libéré de cette condamnation à la peine de mort." Serge Atlaoui a foulé le sol français, mercredi 5 février, a annoncé son épouse sur Facebook. Il aura passé dix-neuf ans en prison en Indonésie, où il avait été condamné à la peine capitale pour trafic de drogue. Son rapatriement est le résultat d'un accord conclu fin janvier entre Paris et Jakarta. Mais il ne va pas pour autant être libéré.

"Il va aller dans une prison française, dans des conditions qui lui permettront d'être soigné et de voir sa famille", a expliqué Gérald Darmanin, mardi soir dans l'émission "C à vous", sur France 5. Le ministre de la Justice a confirmé que cet homme de 61 ans était "très malade, ce qui a exigé aussi son retour".

Serge Atlaoui a "toujours clamé son innocence et la politique de la France est de ramener dans notre pays des gens condamnés à mort dans d'autres pays", a justifié le garde des Sceaux, précisant qu'il ne s'agissait "pas de se substituer à la justice indonésienne".

Le sexagénaire doit être conduit au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) mercredi. Il y sera "présenté au procureur qui lui notifiera son incarcération en France en exécution de sa peine", avait détaillé le parquet auprès de l'AFP, avant son arrivée. "Il sera ensuite conduit directement dans un établissement pénitentiaire déterminé par l'administration pénitentiaire."

Son avocat espère une remise en liberté

En 2005, cet artisan soudeur avait été arrêté dans une usine où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts. Les autorités indonésiennes l'avaient accusé d'être un "chimiste". Venu de Metz, ce père de quatre enfants s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.

Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel. Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis après une intervention de Paris.

Un accord pour son retour a finalement été signé le 24 janvier entre les ministres français et indonésien de la Justice. "Je me réjouis que le combat que nous avons mené se solde par la victoire de la vie sur la mort, a réagi mardi auprès de l'AFP son avocat, Richard Sédillot. Je vais maintenant m'employer à faire en sorte que la peine soit adaptée dans des conditions qui permettront sa mise en liberté."

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.