Park Geun-Hye face au défi nord-coréen
Première femme présidente de Corée du Sud, Park Geun-Hye, qui a pris ses fonctions le 25 févier, a d'emblée été confrontée à la crise nord-coréenne. Un «cadeau d'arrivée» qui représente un sacré défi.
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A peine arrivée au palais présidentiel, la fille du dictateur Park Cheung-Hye, 60 ans, va devoir gérer les relations dégradées de son pays avec la Corée du Nord, après le troisième test nucléaire du régime stalinien, le 12 février 2013. Et ce, alors qu’elle souhaitait avant son élection, traiter Pyongyang d'une manière mesurée .
A l'instar de la communauté internationale, surprise et choquée ─ Pékin a désapprouvé le geste belliqueux de son ancien protégé ─, Park Geun-Hye a estimé qu’en procédant à un quatrième tir balistique, le régime communiste fomentait sa propre destruction.
Des partisans du nucléaire pour la Corée du Sud
A Séoul, les faucons donnent de la voix, s’opposant à tout rapprochement avec le voisin nordiste. Certains allant même jusqu'à estimer que Séoul devait lancer un programme nucléaire. «Nous avons un besoin pressant de résoudre ce déséquilibre de capacité nucléaire entre les deux Corées et nous pourrions avoir besoin d'armes nucléaires pour l'auto-défense», a déclaré Won Yoo-Chul, un haut responsable du parti de Park.
Un sondage de l‘institut Gallup Korea indique que 60% des Sud-Coréens soutiennent l’idée que leur pays se dote d’une capacité nucléaire.
Le budget de la défense prioritaire
Le 19 février, un diplomate nord-coréen a déclaré à Genève que Séoul risquait «une destruction finale» si elle persistait à réclamer des sanctions à l’ONU.
De tels propos mettent à mal le plan de Park Geun-Hye, qui prévoyait d’augmenter les allocations familiales pour les personnes âgées. A la place, elle va devoir accroître le budget de la défense.
Tous les analystes estiment que l‘ONU va imposer de nouvelles sanctions : «Dans ce climat, je ne vois guère de possibilités de négociations transfrontalières pour au moins six mois», a estimé Kim Yong-Hyun, professeur à l’université Dongguk.
Face à ce lourd dossier, un autre universitaire, Moon Chung-In, enseignant à Yonsei, pense que Mme Park Geun-Hye doit s’installer rapidement dans un rôle de médiateur international en chef avec le Nord. Ainsi, la fille du dictateur Park Chung-Hee, qui doit faire ses preuves dans un pays très patriarcal, «aura plus d‘influence diplomatique avec la Chine et les Etats-Unis».
Renouer les liens avec le Japon
Mme Park est attendue sur d'autres dossiers. Avec le Japon, ancienne puissance coloniale, elle est prête à mener une politique de réconciliation à la condition que Tokyo change son attitude sur certains sujets historiques, comme la non-reconnaissance des crimes commis envers la Corée pendant la Seconde guerre mondiale.
Au plan économique, Mme Park devra user de ses relations privilégiées avec les grands groupes industriels, alors que l’économie montre des signes de ralentissement et que la population est touchée par d’importantes inégalités sociales.
Rassembler la société
Maître du temps politique, elle dispose de quatre ans avec une majorité à la chambre pour tenter de réconcilier deux Corées, et faire ses preuves face à plusieurs générations de compatriotes. D'un côté face à une population âgée, conservatrice, nostalgique de la période où son père a dirigé le pays d’une main de fer (années 60 et 70) avec une croissance forte. De l'autre, face à la jeunesse, branchée internet et smartphones, qui a voté contre elle.
Qualifiée de «Reine de glace» par ses détracteurs qui la voit hautaine et froide, Park Geun-Hye n’apparaît pas dépourvue de sens tactique. Elle a ainsi joué, avec succès, de sa situation de célibataire sans enfant auprès des électeurs fatigués des scandales de corruption entourant la famille de plusieurs présidents. Face à tous ces défis, elle devra prouver qu’elle sait relever les défis.
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