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Publicité : Omnicom et Publicis renoncent à leur fusion

Le numéro deux mondial de la publicité et son rival français, actuel numéro trois, devaient fusionner pour former le leader du secteur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Maurice Lévy (à droite) et John Wren posent à Wall Street, à New York (Etats-Unis), le 29 juillet 2013, au lendemain de l'annonce de la fusion entre Omnicom et Publicis. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Maurice Lévy (à droite) et John Wren posent à Wall Street, à New York (Etats-Unis), le 29 juillet 2013, au lendemain de l'annonce de la fusion entre Omnicom et Publicis. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

La fusion devait donner naissance au numéro un mondial de la publicitéLe géant français de la publicité Publicis et l'américain Omnicom ont annoncé jeudi 8 mai qu'ils renonçaient à leur projet de fusion annoncé en juillet 2013, invoquant les "défis" encore à surmonter dix mois plus tard. Publicis et Omnicom "annoncent aujourd'hui conjointement qu'ils ont mis un terme à leur projet de fusion entre égaux d'un commun accord, au vu des difficultés à clore la transaction dans des délais raisonnables", indique un communiqué commun.

"Un niveau d'incertitude préjudiciable"

"Les deux parties se sont libérées de toute obligation mutuelle liée au projet de transaction et aucun frais n'est dû par aucune des deux parties", souligne le document, qui note que cette décision été approuvée à l'unanimité par le directoire de Publicis et le conseil d'administration d'Omnicom.

"Les défis qui restaient à surmonter, ainsi que la lenteur des progrès effectués, avaient créé un niveau d'incertitude préjudiciable aux intérêts des deux groupes, de leurs employés, de leurs clients et de leurs actionnaires", ont commenté les patrons des deux groupes, Maurice Lévy et John Wren, dans une déclaration commune. "Nous avons donc décidé conjointement d'aller chacun de notre côté", ont-ils ajouté. "Nous restons bien entendu concurrents, mais nous avons toujours un grand respect l'un pour l'autre."

"Bataille de titans"

Les deux groupes avaient annoncé en juillet 2013 leur intention de se marier pour former le numéro un mondial de la publicité, qui devait employer 130 000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires d'une vingtaine de milliards d'euros, dépassant ainsi le britannique WPP. Mais le Wall Street Journal (article payant, en anglais) avait prévenu le mois dernier que le processus de fusion s'était transformé en une "bataille de titans" entre Maurice Lévy et John Wren.

Lorsque le projet de fusion, qui était prévu pour aboutir début 2014, a pris du retard, le président du directoire de Publicis et le directeur général d'Omnicom ont invoqué des retards réglementaires et des problèmes fiscaux. Mais, selon le quotidien des affaires, ce sont en fait des luttes de pouvoir qui ont bloqué le processus. Bien qu'elle ait été présentée comme une "fusion entre égaux", l'opération nécessitait en effet légalement que l'un des deux groupes rachète l'autre et aucun n'acceptait d'être le racheté, selon le quotidien.

Désaccord sur la direction financière

En outre, les deux groupes n'étaient pas d'accord sur le nom du futur chef de la direction financière : Publicis voulait que ce soit le sien, Jean-Michel Etienne, alors qu'Omnicom proposait son propre directeur financier, Randall Weisenburger, croyait savoir le journal.

Omnicom est l'actuel numéro 2 mondial de la publicité et Publicis le numéro 3. Le nouveau groupe, qui devait être baptisé Publicis Omnicom Group et dont le capital devait être partagé à 50/50 entre les actionnaires des deux sociétés, devait être codirigé par les deux patrons actuels. Publicis a connu en 2013 une nouvelle année record en termes de bénéfice net (816 millions d'euros, en progression de 11,5% sur un an) et de chiffre d'affaires, mais sa croissance organique est restée poussive en raison d'un mauvais quatrième trimestre dans les pays émergents. Omnicom a pour sa part dégagé en 2013 un bénéfice net de 966 millions de dollars, en retrait de 1% sur celui de 2012.

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