FARC, crise agraire, grogne sociale : Santos sur tous les fronts en Colombie
Après que le gouvernement colombien a affronté plusieurs mouvements de grève, le président Juan Manuel Santos se retrouve à gérer en même temps une crise sociale et un processus de paix avec les FARC. Pour celui qui est au plus bas dans les sondages, le temps presse. La présidentielle, où il sera sans doute candidat, se déroule dans un an, et il doit redresser la barre.
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Alors qu’il a fait face à un mouvement de protestation paysanne, soutenu par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le président de centre-droit Santos a dû remanier son gouvernement, histoire d’apaiser les tensions qui ont agité le pays depuis mi-août.
Les revendications paysannes étaient de plusieurs ordres. Au premier chef, plus de moyens, et un meilleur accès à la terre, mais aussi la révision d’accords internationaux de libre échange.
La promptitude de Juan Manuel Santos à changer plusieurs ministres, dont celui de l’Agriculture, vise à redorer son blason en vue de sa réélection en 2014. Il faut dire que sa cote de popularité a atteint son plus bas niveau avec à peine plus de 20% d’opinions favorables.
La grogne gagne d'autres secteurs
Outre ce mouvement, Santos a été confronté à une grève des routiers (contre la hausse du carburant) et des mineurs indépendants (pour obtenir un statut légal), soutenus par les étudiants et des centrales ouvrières.
En réponse à la grogne paysanne, qui a été émaillée fin août de violences, notamment à Medellin ou à Bogota, le président colombien a fait intervenir l’armée pour ramener le calme.
Santos, qui achève la dernière des quatre de son mandat, espère, avant de l’achever, conclure un accord de paix avec les FARC, soumis, selon ses souhaits, à un référendum en mars 2014 qui coïncidera avec les élections législatives suivies de la présidentielle.
Les pourparlers avec la rébellion marxiste ont repris le 26 août 2013. «C’est le moment où jamais», a lancé Santos sur la radio colombienne W Radio, en émettant le souhait de rencontrer leur chef Timochenko, qui pourrait diriger la rébellion depuis le Venezuela. Il a aussi évoqué la possibilité d’entamer des négociations avec l’Armée de libération nationale (ELN), autre guérilla du pays.
Les discussions avaient été ouvertes en novembre 2012 à Cuba, après un dialogue secret «pour redonner une chance à la paix», comme l’explique Gregory Wilpert, dans Le Monde Diplomatique.
Moins d'adhésion populaire aux pourpalers de paix
Le président Santos devra jouer fin pour reconquérir le soutien de l'opinion au processus de paix, car ce soutien s’est beaucoup détérioré ces derniers mois. Le rejet des pourparlers est en effet passé de 29% à 36% entre juin et août, selon l'institut Gallup.
Depuis 1964, le conflit qui a secoué la Colombie et auquel ont participé d'autres rébellions, des groupes paramilitaires d'extrême droite et des bandes de narcotrafiquants, a fait quelque 200.000 morts et plus de quatre millions de déplacés, selon des chiffres officiels.
Au moins une avancée est à mettre au compte du dirigeant colombien : les FARC ont reconnu pour la première fois fin août 2013 leur part de responsabilité dans la mort des quelque 220.000 personnes durant le conflit, expliqué par Courrier International. Pour autant, sur le terrain, la situation reste très tendue, explique Margot Valleix dans le Journal International.
Pour consolider sa position, le président Santos devra donc satisfaire les Colombiens qui attendent des résultats tangibles dans les secteurs sécuritaire et social. Le tout, sur fond de come-back politique d’Alvaro Uribe, son prédécesseur. Il a en effet annoncé le 16 septembre 2013 qu’il briguerait un siège de sénateur en mars 2014 (la Constitution l’empêche de briguer un 3e mandat).
Farouche opposant aux pourparlers de paix, Alvaro Uribe (63% de taux de popularité) accuse ouvertement Juan Manuel Santos, qui fut ministre de la Défense sous sa mandature, de trahison pour avoir initié ce dialogue. Et compte bien continuer à le faire savoir.
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