En Colombie, une attaque de la guérilla de l'ELN contre des civils et des dissidents des Farc fait 60 morts

Le président Gustavo Petro avait engagé des pourparlers avec les guérilleros de l'ELN fin 2022, mais le processus de paix est en crise constante en raison des attaques des rebelles, des différends avec d'autres groupes armés et des divergences entre les différentes parties.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des soldats de l'armée colombienne montent la garde à la suite d'affrontements entre groupes armés dans la municipalité de Tibu, le 18 janvier 2025. (SCHNEYDER MENDOZA / AFP)
Des soldats de l'armée colombienne montent la garde à la suite d'affrontements entre groupes armés dans la municipalité de Tibu, le 18 janvier 2025. (SCHNEYDER MENDOZA / AFP)

Le conflit armé colombien a toujours de lourdes conséquences humaines. Les autorités du pays ont annoncé, samedi 18 janvier, avoir intensifié leur offensive militaire dans la région du Catatumbo, où une attaque sanglante de la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN) contre des civils et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a fait au moins 60 morts depuis jeudi, selon le dernier bilan. "En ce moment, la situation est très critique dans cette région du pays", a fait savoir le commandant de l'armée.

Le président colombien, Gustavo Petro, a déclaré vendredi suspendre les négociations de paix avec l'ELN. L'assaut de ce groupe rebelle a rompu une trêve avec les dissidents de la défunte guérilla des Farc et a mis au défi le gouvernement de gauche du chef de l'Etat, arrivé au pouvoir avec l'engagement de rechercher une solution négociée à six décennies de conflit armé.

Jusqu'alors, l'ELN et les Farc étaient engagées dans des négociations de paix parallèles avec le gouvernement. Il y a eu une "rupture, disons, de cette alliance" entre les deux groupes paramilitaires qui ont rompu l'accord de paix de 2016, ce qui "a eu un impact très important sur la population civile", s'est inquiété le commandant de l'armée dans une vidéo diffusée sur le réseau X.

Ce nouveau chapitre de violences à Catatumbo a entraîné le déplacement de plus de 2 500 personnes vers Tibú, a déclaré samedi le maire de la ville, Richar Claro. Avec plus de 50 000 hectares de cultures de coca, carburant du long conflit armé, Catatumbo est un symbole de la guerre interne qui a fait plus de 9,5 millions de victimes en six décennies.


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