Quand la Russie utilise Facebook pour développer ses intérêts en Afrique
Facebook annonce avoir démantelé une opération de désinformation dans plusieurs pays d’Afrique, menée à partir de la Russie.
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Facebook a supprimé 35 comptes, 73 pages et sept groupes de discussion sur son réseau jugés "toxiques". Mais ces "influenceurs" particuliers exerçaient également sur les autres réseaux sociaux comme Twitter ou Instagram.
Au total, explique le Stanford Internet Observatory, 1,7 million de comptes Facebook "likaient" ces pages à l’activité très soutenue. Ainsi pour le seul mois d’octobre 2019, 8900 publications y ont été enregistrées.
A la manœuvre, "des entités associés" à Yevgueni Prigozhine, un proche de Vladimir Poutine.
"La politique de Moscou sur le continent africain"
"Les contenus, qui étaient adaptés à chaque pays, se concentraient sur des informations internationales et locales, y compris des thèmes comme la politique de Moscou sur le continent africain, mais aussi les élections à Madagascar et au Mozambique ou encore des critiques de la politique des Etats-Unis et de la France dans la région", explique l’AFP.
La forme n’était pas négligée. Il s’agissait de développer une relation étroite avec le public, en ayant recours à des vidéos, par exemple, ou à des forums de discussion.
En République centrafricaine, "un réseau de pages Facebook a été créé pour faire connaître et louer le large éventail d'activités entreprises par le gouvernement russe en RCA, du soutien militaire aux manifestations culturelles", selon le Stanford Internet Observatory.
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Liens avec le groupe Wagner
Au Soudan, la Russie a soutenu deux sites d’information, dont le Soudandaily.org qui fréquemment republie des informations de Sputnik, le très poutinien média russe. Sur Facebook, les activités ont commencé au milieu de l’année 2018 et se poursuivent après le coup d’Etat qui a provoqué le départ d’Omar al-Bashir. "Le contenu a légèrement soutenu le gouvernement au pouvoir et parfois critiqué les manifestants", explique le Stanford Internet Observatory.
Selon le Stanford Internet Observatory, un groupe de pages Facebook ciblait la Libye. Mais l’observatoire n’a pas trouvé, de son côté, de liens évident avec le groupe Wagner, une officine paramilitaire de plus en plus active en Afrique.
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(Document du groupe Wagner. Le document comprenait un exemple de publication d'une page appelée ليبيا القذافي (Libya Gaddafi). Le message se veut "un message patriotique sur le meilleur moment pour la mère patrie". C'est à dire: le meilleur moment, c'était quand Kadhafi était au pouvoir).
En revanche, le site spécialisé DailyBeast est plus catégorique. Selon lui, les mercenaires de Wagner jouent la carte du maréchal Haftar contre le gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU. Pure opération de déstabilisation qui passe également par le soutien à Saif al-Islam, le fils de l’ancien dictateur Kadhafi, adversaire d’Haftar ! Du billard à trois bandes dont l’objectif est particulièrement cynique : parvenir à "l’équilibre" au profit de Moscou, selon les propres termes de l’officine.
Qui dit groupe Wagner dit Yevgeny Prigozhin
Or, qui dit groupe Wagner dit Yevgeny Prigozhin, bien que l’oligarque russe se défende de tout lien avec cette entreprise de sécurité qui déploie ses hommes (mercenaires ?) un peu partout en Afrique. Prigozhin réputé pour être le bailleur de fond de ce groupe. Rappelons que trois journalistes russes ont été assassinés en Centrafrique alors qu’ils enquêtaient sur les activités de Wagner dans le pays.
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Et tout ce travail d’influence par le biais d’Internet rappelle furieusement l’activité de l’Internet Research Agency, outil de propagande de Poutine, financé par Yevgeny Prighozin. Un outil épinglé pour son rôle dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Le 30 septembre 2019, le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions à l’oligarque russe.
Des méthodes similaires pour un but identique : renforcer les intérêts de la Russie.
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