"Ils proposaient soit de nous battre, soit de nous abattre et de jeter nos corps dans le Nil" : au Soudan, des témoins racontent
Selon un comité de médecins, 40 corps auraient été jetés dans le Nil par les paramilitaires, après la dispersion brutale d'un sit-in devant le siège de l'armée lundi à Khartoum.
Alors que ses amis mangent devant la porte, Abdurahman Mohamed Awad doit rester allongé. Battu par des militaires, il a des traces de coups sur le corps et des os cassés. C'était lors du sit-in à Khartoum (Soudan), dispersé violemment par l'armée lundi 3 juin. Deux de ses amis ont été assassinés et jetés dans le fleuve selon lui : "Les soldats ont attrapé une femme, ils voulaient la violer. Son frère s’est interposé, ils lui ont alors tiré dans la jambe, il a résisté et a frappé un soldat. Ils l’ont aussitôt achevé. Ils ont violé la fille quand même, et ont jeté leurs deux corps dans le Nil."
Selon un comité des médecins proches de la contestation, jeudi 6 juin, au moins 40 corps auraient été jetés dans le Nil par les Forces de soutien rapide, des paramilitaires rattachés aux services de sécurité. Dans un premier bilan officiel, les autorités ont affirmé que le nombre de victimes de la répression depuis lundi n'avait "pas dépassé 46". Le comité des médecins, lui, assure qu'au moins 108 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées en trois jours.
Ils sont arrivés à 5 heures. Ils nous ont fait asseoir sous un pont. Ils nous ont battus, insultés, et nous ont accusés de ne pas être musulmans
Abdurahman Mohamed Awad, victime de la répressionà franceinfo
Abdurahman Mohamed Awad a échappé de peu à la mort, mais a quand même subit la répression de l'armée : "Ils disaient beaucoup de choses, mais il n’y avait aucune humanité dans leurs mots. Ils ont demandé à un homme de s’enfuir et ils lui ont tiré dans le dos. Ils nous proposaient, soit de nous battre, soit de nous abattre et de jeter nos corps dans le Nil."
À 29 ans, Abdurahman Mohamed Awad s’est engagé dans la révolution alors qu’il était étudiant et rêvait de devenir steward. En attendant de penser à son avenir, il se concentre sur son pays, affirmant que la révolution avait débuté le jour du massacre du sit-in.
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