Maroc: «sois un homme», «sois une femme libre», injonctions qui agitent la toile
Après l'apparition d'un mot-dièse enjoignant aux hommes de surveiller la façon dont les femmes de leur entourage s'habillent, la réaction des femmes, simples citoyennes, ou femmes plus engagées sur le respect de leur(s) liberté(s), ne s'est pas fait attendre.
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Le Maroc, ses hommes, ses femmes, et l'actuelle multiplication des mots dièses (hashtags) sur Twitter ou de pages dédiées sur FaceBook, voire sur Instagram, agitent la toile. Ce phénomène pourtant ne saurait être résumé à une vulgaire bataille par réseaux sociaux interposés.
Tout part d'une page sur Facebook qui initialement déplorait l'absence de «vraies» banques islamiques au Maroc. Cette même page lançait par la suite le mot-dièse #KounRajel, #Soisunhomme (en français) et encore plus explicitement ci-dessous:
Traduction: «Campagne #soisunhomme et ne laisse pas tes femmes et tes filles sortir dans des tenues indécentes qui enflamment follement FaceBook.»
Qui se trouve derrière ce compte Facebook enjoignant aux hommes de (re)prendre la main sur les femmes de son entourage? Une personne traditionnaliste pour les uns, de l'entrisme islamiste pour d'autres.
La réaction
Si la réaction est essentiellement féminine, une part non négligeable d'hommes participe à la contre-attaque, car ils ne se reconnaissent pas dans cette volonté de régir la présence des femmes dans l'espace public et les loisirs. Apparaît alors le hashtag «sois une femme» ou « sois une femme libre», réponse des Marocaines revendiquant le droit de s'habiller comme bon leur semble.
#كن_رجلاCampagne esclavagiste "Sois un homme" #Maroc#كوني_امرأة_حرة
Luttons contre les injonctions patriarcales et l'obscurantisme,
— M.A.L.I (@MALImaroc) 18 juillet 2018
" Sois une femme libre", libre de porter un maillot/un bikini ou pas, libre d'aller à la plage ou pas, libre de tes décisions et de tes choix. pic.twitter.com/Z4PupguuHk
Une érotisation malvenue
«Le corps de la femme est toujours sexualisé. Un homme peut se mettre torse nu, même dans des endroits où il n’en a pas le droit et cela ne dérange personne. Mais le corps de la femme, et sa poitrine en particulier, reste un objet sexuel», constate Betty Lachgar, porte-parole du mouvement M.A.L.I. dans le HuffPost Maroc. Les notions de chaleur, de bien-être, de loisir, de plaisir n'entrent pas en ligne de compte, l'homme semble être le jouet et la proie de tentations permanentes dispensées par des femmes (sur)exposées.
«Il est évident que la plage ou la piscine sont des lieux de détente et pas de perdition. Il est surprenant que certains hommes ne puissent pas regarder une jeune fille ou une dame en maillot de bain sans avoir des pensées malsaines. Si cela les indispose trop et bien qu’ils restent à la maison!», déplore Meriem Othmani, présidente Fondatrice de l’association Insaf, dans Aujourd'hui le Maroc.
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