Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud: bon pour l’image, pas pour les finances
Alors que la Coupe du monde vient de s’achever le 15 juillet 2018 en Russie, que reste-t-il de cet événement organisé il y a tout juste huit ans par l'Afrique du Sud? Des souvenirs, des stades et... des factures.
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A l’heure où les Français fêtent la performance des Bleus, l’Afrique du Sud se souvient de «sa» Coupe du monde 2010 comme d’une communion nationale.
Mais huit ans plus tard, le bilan de l’unique Mondial de football africain, qui s’est déroulé 16 ans après la fin de l’apartheid, du 1er juin au 11 juillet 2010, reste mitigé.
Le vice-ministre des Sports Gert Oosthuizen brosse un tableau positif: «On a construit des stades et des infrastructures. On les a livrés en avance, tout s'est bien passé, le monde entier nous a décerné une bonne note», dit-il à l’AFP. Selon lui, «le plus important, c'est le sentiment national et la cohésion sociale que nous avons montrés. (…) Nous étions tous très fiers d'être sud-africains, et simplement africains.»
Il est au diapason du gouvernement qui indique que les investissements ont été porteurs d’emplois (66.000) et ont fait gagner un point de croissance au pays. Lequel a accueilli 300.000 touristes étrangers de plus en 2010 que l’année précédente (1,4 millions contre 1,1 million pendant la même période de 2009).
Pour autant, il ne faut pas négliger les coûts de construction (ou de rénovation) de dix stades, de routes, d’aéroports et de télécommunications. Des coûts évalués à quelque 3 milliards d’euros.
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Le pays a-t-il bénéficié d'un effet Coupe du monde à plus long terme?
Oui, mais… «C'était un bon exercice de marketing qui nous a mis au centre du monde. C'était bon pour l'image de l’Afrique du Sud et pour le tourisme. (…) Mais on n'a jamais récupéré l'argent investi dans les stades. (…) Certaines municipalités ont hérité de factures qu'elles devront payer encore longtemps», indique Mike Schussler, directeur du centre d'analyses economists.co.za relayé par l’AFP.
En effet, après la Coupe du monde, les stades ont été cédés par l'Etat aux villes où ils se trouvaient. A charge pour elles d’en assurer la gestion.
Dans les grandes métropoles comme Johannesburg ou Le Cap, les équipements accueillent toujours des rencontres de football (la Coupe d'Afrique des Nations en 2013) et de rugby, ou des concerts d'artistes de renom. A Johannesburg, leur gestion est même passée au privé pour l’organisation d’événements rentables permettant de faire leur entretien et des bénéfices.
A l’inverse, la situation dans des villes de moindres importances comme Rustenburg, Nelspruit ou Polokwane, est loin d’être idyllique. Celles-ci peinent à remplir les sites et dépensent beaucoup d’argent pour les entretenir. «On nous a dit que les recettes du stade couvriraient son coût. Mais on dépense chaque année 15 à 18 millions de rands (1 million à 1,2 million d’euros, NDLR) pour couvrir ses frais», déplore Frank Haas, le chef de l'opposition à Polokwane qui conclut: «C'est un fardeau, la question est de savoir si on peut le justifier auprès de la population.»
Même si le ministre des Sports assure que son pays retentera sa chance pour obtenir la Coupe du monde de rugby (l’organisation lui a été refusée pour 2023), l’Afrique du Sud a sans doute fait le constat qu’elle n’avait pas les moyens de ses ambitions: Pretoria a en effet renoncé à l’organisation des Jeux du Commonwealth en 2022, qu'elle avait pourtant obtenue.
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