Burundi : quatre journalistes encourent la prison à vie pour "atteinte à la sûreté de l’Etat"
L’étau se resserre sur la presse burundaise, à quelques mois d'élections générales prévues en mai 2020 dans ce petit pays d'Afrique de l'Est.
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C’est toujours le même scénario qui se répète dans les pays où la parole est sous contrôle. Le 22 octobre 2019, une équipe du média Iwacu est arrêtée en plein reportage, à Musigati dans le nord-ouest du Burundi. Les quatre journalistes et leur chauffeur sont accusés de "complicité d'atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat". Le parquet a requis 15 ans de prison à leur encontre.
Que leur reproche-t-on ?
Christine Kamikazi, Agnes Ndirubusa, Terence Mpozenzi et Egide Harerimana travaillent pour Iwacu, un des derniers médias indépendants du Burundi. Ils couvraient l’attaque d’un groupe rebelle, basé dans l'est de la RDC et opposé au président Pierre Nkurunziza. Un sujet tabou dans ce petit pays en crise depuis 2015.
Le pouvoir en place préfère ne pas ébruiter ce genre d’information pour ne pas donner crédit à la rébellion. La police affirme d’ailleurs qu’il s’agit de la première incursion du genre depuis 2017. L’attaque a fait plusieurs morts dans les rangs des rebelles et des forces de sécurité.
Ces journalistes n’ont rien fait d’autre que leur travail en allant vérifier sur place les informations qui faisaient état d’affrontements armés
Arnaud Frogerde Reporters sans Frontières
Un verrouillage médiatique
Les journalistes d'Iwacu seront fixés sur leur sort fin janvier. L'accusation est si grave qu'ils risquent la prison à vie. Le parquet burundais a requis 15 ans de prison. C’est l'un des réquisitoires les plus sévères du genre dans cette région ces dernières années, selon RSF. Reporters sans Frontières et Human Rights Watch dénoncent une arrestation arbitraire et parlent d'un signal lancé aux médias à l’approche de l’élection présidentielle en mai 2020.
Le paysage médiatique s’est appauvri depuis la crise de 2015 et des dizaines de journalistes ont été menacés, arrêtés ou forcés à l’exil. La crise avait été déclenchée par l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. Réélu depuis, l'homme fort du pays a changé la Constitution et peut ainsi rester au pouvoir jusqu'en 2034.
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