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Le Rwanda ouvre une enquête sur le rôle de responsables français dans le génocide

Cette décision de la justice rwandaise devrait affecter les relations diplomatiques entre les deux pays.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 29/11/2016 21:25

Temps de lecture : 2min

Paul Kagame, le président of Rwanda, à la tribune de l'ONU, à New York, le 22 septembre 2016. (DOMINICK REUTER / AFP) — Paul Kagame, le président of Rwanda, à la tribune de l'ONU, à New York, le 22 septembre 2016. (DOMINICK REUTER / AFP)

Nouvel épisode dans les tensions entre Paris et Kigali. Le Rwanda a annoncé, mardi 29 novembre, l'ouverture d'une enquête sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide dans ce pays en 1994. "A l'heure actuelle, l'enquête porte sur 20 personnes qui, d'après les informations recueillies jusqu'à présent, sont tenues par l'Organe de poursuite (judiciaire) de permettre de mieux comprendre leur rôle et de décider s'ils elles seront poursuivies ou non", indique un communiqué du procureur général, Richard Muhumuza.

Cette décision de la justice rwandaise devrait affecter les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, qui s'opposent depuis 22 ans à propos des accusations sur le rôle de la France dans le génocide de 1994 ayant abouti à la mort de 800 000 Tutsi et Hutu modérés.

L'attentat du 6 avril 1994

La tension entre les deux pays a notamment pour origine le rôle, avant le génocide, de la France, qui était alliée du régime hutu de Juvénal Habyarimana. L'avion du président rwandais Habyarimana avait été abattu le 6 avril 1994. Cet attentat avait été suivi par cent jours de génocide dans le pays.

"Au fur et à mesure que les enquêtes se poursuivent, d'autres agents et/ou fonctionnaires français pourraient être appelés à assister l'Organe de poursuite dans le même sens", précise le texte du procureur général.

Il poursuit : "Les autorités compétentes du gouvernement français ont été formellement engagées et le bureau du procureur général s'attend à ce que ces autorités compétentes veuillent bien coopérer tout au long de cette enquête judicaire sur la base de l'offre de la réciprocité."