Une employée du rail britannique meurt du Covid-19 après qu'on lui a volontairement craché dessus
Plusieurs enquêtes sont ouvertes. Le Premier ministre britannique a rendu hommage à cette employée originaire de RDC lors d'une intervention au Parlement.
/2020/05/13/phpt4xONM.jpg)
La presse britannique relate depuis quelques jours son tragique décès. Belly Mujinga, 47 ans, employée des chemins de fer britanniques, est morte du nouveau coronavirus en avril, après qu'une personne affirmant être contaminée lui a délibérément craché dessus, a indiqué mardi 12 mai 2020 le syndicat du secteur Transport Salaried Staffs' Association (TSSA) dont elle était membre.
Née en République démocratique du Congo et installée en Grande-Bretagne depuis 2000, selon The Guardian, Belly Mujinga travaillait à la gare londonienne de Victoria. Elle a ressenti les symptômes du virus après une agression survenue le 22 mars, qui les avait visées, elle et une collègue.
We can't change what happened to Belly, but we can make sure people returning to work are safe.https://t.co/jfsBKsnAiW
— TSSA (@TSSAunion) May 12, 2020
(Nous ne pouvons pas changer ce qui est arrivé à Belly, mais nous pouvons nous assurer que ceux qui retournent au travail soient protégés.)
Un geste délibéré
"Elles étaient dans le hall à côté du guichet, lorsqu'elles ont été agressées par un usager qui leur a craché dessus", a expliqué le syndicat TSSA dans un communiqué. "Un homme leur a toussé dessus et leur a dit qu'il avait le virus." Les deux employées, qui tomberont malades plus tard, avaient signalé l'incident à leur hiérarchie et demandé que la police en soit informée.
Sa cousine Agnes Ntumba et un collègue qui a été témoin de l'incident ont déclaré que Belly Mujinga avait dénoncé le fait de travailler en dehors du guichet, qui constitue un rempart, sans équipement individuel de protection, rapporteThe Guardian.
Quelques jours plus tard, le médecin de Mme Mujinga, notant des problèmes respiratoires préexistants, lui avait prescrit un arrêt maladie, a ajouté la TSSA. Elle s'est alors arrêtée de travailler, mais son état n'a cessé d'empirer, nécessitant une hospitalisation et une mise sous respirateur le 2 avril.
Belly Mujinga est décédée trois jours plus tard, laissant derrière elle un mari et une fille de 11 ans, qui n'avaient pu la revoir depuis son départ en ambulance. Ils avaient juste pu échanger sur Whatsapp par vidéo durant son hospitalisation, rapporte The Guardian. "C'était une bonne personne, une bonne mère et une bonne épouse", a indique son mari, Lusamba Gode Katalay.
Des enquêtes ont été ouvertes
L'employeur de Belly Mujinga, Southern Railway, a assuré prendre l'affaire "très au sérieux" et avoir lancé une enquête interne. Dans un communiqué, la police britannique des transports a indiqué avoir, elle aussi, ouvert une enquête et lancé un appel à témoins, alors que TSSA a demandé au régulateur du transport ferroviaire de se pencher sur les événements.
Le Secrétaire général du syndicat, Manuel Cortes, a demandé à ce que les familles de tous les travailleurs du secteur tués par la maladie Covid-19 reçoivent une indemnisation du gouvernement, au même titre que les soignants.
"Il est abject d'attaquer de la sorte un travailleur clé, qui est au service des voyageurs", avait réagi un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson qui lui a rendu hommage le 13 mai durant son intervention au Parlement. "Le fait qu'elle ait été maltraitée pour avoir fait son travail est tout à fait révoltant", a déclaré Boris Johnson.
UK PM Boris Johnson gives tribute to Belly Mujinga, a railway worker who died of #COVID19 after she was spat at by a man who claimed to have the virus.https://t.co/5ig2my4IZY pic.twitter.com/txBZeW7d59
— euronews (@euronews) May 13, 2020
(Le Premier ministre britannique Boris Johnson rend hommage à Belly Mujinga, une employée des chemins de fer qui est morte du #COVID19 après qu'un homme, qui affirmait avoir le virus, lui a craché dessus)
En République démocratique du Congo et au sein de la diaspora congolaise, de nombreux hommages ont été rendus Belly Mujinga qui fut une pionnière du journalisme sportif au féminin dans son pays.
À regarder
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter