RDC: Kabila accuse l’ONU d’exagérer la situation humanitaire dans l’est du pays
Entre le président de la République démocratique du Congo et l’ONU, rien ne va plus. Joseph Kabila ne veut pas participer à une conférence internationale afin de trouver des fonds pour aider les réfugiés de l’est du pays, estimés à quatre millions. Une situation exagérée aux yeux de Kinshasa.
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Les relations entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et l’ONU sont quelque peu tendues. Le haut-commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, a commencé une visite le 4 avril qui le conduira dans l’est du pays. Il s’agit pour lui d’y évaluer la situation humanitaire.
Et c’est le sujet qui fâche justement. Kinshasa accusant l’ONU de noircir le tableau. A tel point que la RDC boycottera la conférence des donateurs prévue le 13 avril 2018 à Genève. Sous l’égide de l’ONU et de l’Union européenne, il s’agit de mobiliser des fonds (1,7 milliard de dollars) pour venir en aide aux populations déplacées dans l’est de la RDC.
Quatre millions de déplacés
Les ONG avancent le chiffre impressionnant de quatre millions de déplacés vivant dans le pays. Un chiffre démenti par le ministre des Actions humanitaires et de la Solidarité, Bernard Djando, pour qui il y a «à peine 231.241 déplacés installés dans 69 sites répertoriés».
La querelle repose également sur le classement des besoins humanitaires du pays réalisé par le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). La RDC a été placée au plus haut niveau d’urgence humanitaire (L3), «une situation justifiée par les crises au Kasaï, dans le Centre, à Tanganyika, dans le Sud, et au Sud-Kivu, dans l’Est», explique Jeune Afrique.
Deux tiers du pays touché
L’ONU dresse un tableau effectivement catastrophique. «18 des 26 provinces que compte la RDC sont impactées par les conséquences humanitaires. 13,1 millions de personnes, dont 7,7 millions d’enfants auront besoin de protection et d’assistance humanitaire en 2018, une augmentation de 50% par rapport à 2017. Parmi eux, 7,5 millions de personnes déplacées et retournées auront besoin des efforts conjugués de tous pour trouver un abri ou de l’eau potable, 9,9 millions de personnes pour se nourrir et 4,5 millions d’enfants de traitement médical pour survivre à la malnutrition.»
Pas la guerre
Une exagération pour Kinshasa, qui refuse d’être comparé à un pays en guerre.
«L’application purement technique de cette catégorisation projette une image de catastrophe extrême et généralisée, assimilant la situation en RDC à certains pays (…). Ce qui n’est absolument pas le cas de la République démocratique du Congo qui fait plutôt face à des attaques non conventionnelles et asymétriques de groupuscules terroristes et de groupes armés criminels», a écrit Léonard She Okitundu, le ministre des Affaires étrangères, à Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies.
«Des gens qui ne nous aiment pas»
Visiblement, le président Kabila veut montrer qu’il maîtrise la situation, ce qui est loin d’être prouvé. En tout cas, il entend couper court à route forme d’ingérence dans son pays. Une attitude qui sidère le célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege qui soigne les femmes violées dans l’est de la République démocratique du Congo. «Nous sommes dirigés par des gens qui ne nous aiment pas. Quand on voit l’état des malades que nous soignons ici, et que le gouvernement congolais refuse de participer à une conférence pour lever des fonds en faveur des déplacés en RDC, je considère que c’est un nouveau scandale», a-t-il déclaré à la presse dans son hôpital Panzi de Bukavu (est) rapporte l’AFP.
Dans le même ordre d’esprit, Joseph Kabila ne veut plus voir de casque bleu dans son pays au-delà de 2020.
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