Un roi du sud du Nigeria réclame 12 milliards de dollars en justice à Shell pour pollution pétrolière

La filiale locale de l'entreprise britannique est régulièrement mise en cause pour des fuites d'hydrocarbures, des déversements non nettoyés et la combustion de gaz à ciel ouvert qui entraînent une pollution touchant des millions d'habitants, selon des experts.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un employé de Shell au Nigeria, le 30 septembre 2015. (FLORIAN PLAUCHEUR / AFP)
Un employé de Shell au Nigeria, le 30 septembre 2015. (FLORIAN PLAUCHEUR / AFP)

Un influent roi s'est rendu vendredi 20 juin au tribunal fédéral de Yenagoa, dans le sud du Nigeria, pour réclamer 12 milliards de dollars au géant pétrolier britannique Shell qu'il accuse de vouloir céder ses actifs sans avoir réparé des décennies de pollution, selon un communiqué du cabinet de conseil Aeqglobal.

Cette action judiciaire de Bubaraye Dakolo, appelé Agada IV, roi du royaume d'Ekpetiama, dans l'Etat de Bayelsa, est soutenue par plusieurs ONG nigérianes, dont Social Action Nigeria, Health of Mother Earth Foundation, Bayelsa Non-Governmental Organisations Forum, Human and Environmental Development Agenda et Kebetkache Women Development and Resource Centre. Depuis des années, Shell est accusée d'avoir gravement dégradé l'environnement dans les Etats du sud du Nigeria, une région riche en pétrole et en gaz.

Une pollution durable de l'eau, de l'air et des sols

Sa filiale locale, la Shell Petroleum Development Company, est régulièrement mise en cause pour des fuites d'hydrocarbures, des déversements non nettoyés et la combustion de gaz à ciel ouvert, responsables d'une pollution durable de l'eau, de l'air et des sols, qui ont engendré une crise sanitaire et alimentaire touchant des millions d'habitants, selon les experts.

La procédure engagée par le roi Agada IV vise Shell, mais également "le ministre des Ressources pétrolières" nigérian, "la Commission nigériane de régulation pétrolière en amont" et "le procureur général de la Fédération [nigériane] en tant que défendeur", selon le communiqué. L'audience a été renvoyée au 22 juillet. "L'action vise à empêcher le transfert des actifs de Shell tant qu'un accord sur 12 milliards de dollars [10,4 milliards d'euros] de dépollution et d'indemnisation des communautés n'a pas été conclu", a précisé le cabinet de conseil Aeqglobal.

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