: Reportage "Il y a tellement de diplômés, mais pas de travail" : au Niger, des étudiants fustigent l'ancien régime de Mohamed Bazoum
Depuis le coup d'État, la jeunesse nigérienne s'est largement mobilisée dans les manifestations à Niamey. Derrière le soutien aux putschistes se dessine la dénonciation d'un régime politique, où le travail et les perspectives d'avenir manquent.
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À Niamey, la capitale nigérienne, cela fait trois semaines que les militaires putschistes ont pris le pouvoir, renversant le président Mohamed Bazoum. Depuis, celui-ci est maintenu en détention. Alors qu'au Ghana, les Etats de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) débattent jeudi 17 août d'une éventuelle intervention armée, à Niamey, de jeunes nigériens qui soutiennent le putsch ne semblent plus croire en la démocratie.
Sur le campus de l'université Abdou Moumouni de Niamey, il y a encore du monde, malgré les grandes vacances. Ici comme ailleurs, le coup d'État occupe les conversations. Moustapha a participé à toutes les manifestations de soutien aux putschistes, depuis le 26 juillet. Malgré son engagement au syndicat étudiant, manifester est une première pour lui.
"Il y avait un manque de liberté d'expression. Nous avons une organisation syndicale, mais qui n'avait pas totale liberté pour manifester ou poser des revendications."
Almoustafa, étudiant à Niameyà franceinfo
Almoustafa dénonce une "certaine répression" subie par certains étudiants lors des manifestations. "Beaucoup ont été incarcérés pour avoir simplement exprimé leur point de vue ou bien organisé des manifestations," regrette-t-il.
Des stages non rémunérés difficiles à obtenir
Au Niger, deux tiers de la population a moins de 18 ans. Comme Almoustafa, Abakar a passé l’essentiel de sa vie sous le régime renversé de Mohamed Bazoum et de son prédécesseur, le tout-puissant Mahamadou Issoufou. Dans un pays où le travail est rare, l’ancien régime ne proposait aucune perspective. "Il y a tellement de diplômés, mais malheureusement, il n'y a pas de travail", dénonce Abakar. Le jeune homme déplore un système administratif de pistons, où il est difficile d'obtenir un "simple stage non rémunéré". Abakar raconte qu'il est compliqué d'obtenir un emploi "si tu ne connais pas quelqu'un ou si tu n'as pas une tante pour t'intégrer dans le système. C'est très difficile d'avoir un emploi."
À la Maison de la presse qu’il préside, Ibrahim Harouna, un acteur respecté de la société civile, déplore le coup d’État, mais fustige les choix du régime déchu. "Comment pouvez-vous faire en sorte que cette jeunesse s'épanouisse quand vous ne créez pas les conditions ? Quand vous laissez cette jeunesse sans aucun accès au crédit, comment vont-ils avoir les ressources nécessaires pour exercer des activités ?", s'interroge Ibrahim Harouna, qui ne décolère pas.
Sur le campus universitaire, Abakar et Almoustafa discutent déjà du prochain rassemblement. Ils seront dimanche 20 août au stade olympique en soutien aux militaires putschistes.
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