Séisme au Maroc : les constructions traditionnelles de la région frappée n'étaient pas adaptées aux normes antisismiques
Au moins 2 500 personnes ont péri dans le puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. Une région pauvre du Haut-Atlas, au sud-ouest de Marrakech, où les maisons sont faites de terre et d'argile, a été particulièrement touchée.
Le bilan du séisme au Maroc s'alourdit à 2 500 morts, selon des chiffres qui restent provisoires. Le pays n'avait pas connu de séisme aussi meurtrier depuis soixante ans. C'est notamment dû au type de constructions qu'on trouve dans la région du Haut-Atlas où s'est situé l'épicentre. Ces bâtiments ont été construits avec des techniques traditionnelles comme le pisé ou l'adobe, et n'ont pas été renforcés depuis.
Le pisé est une technique où l'on se sert de terre légèrement humide, parfois mêlée de foin ou de paille, pour construire les murs des maisons. Ils sont ensuite recouverts d'une couche d'argile pour l'étanchéité. Le tout sèche et durcit au soleil. Le toit est réalisé avec des poutres de bois, sur lesquelles on couche un tissage de roseaux, de branches et parfois de tôle ou de plastique. L'adobe est une autre technique où on empile des briques de terre argileuse les unes sur les autres sans les lier avec du ciment.
Ces techniques n'utilisent quasiment que des matériaux locaux, qu'on peut trouver facilement dans la nature. Elles sont donc accessibles à des populations pauvres comme celles qui habitent le Haut-Atlas. De plus, les maisons en pisé ou en adobe sont très bien isolées thermiquement, protégeant les habitants de la chaleur en été comme du froid en hiver, où la température peut descendre jusqu'à zéro degré. Mais en cas de secousses horizontales causées par un séisme, ces bâtiments s'effondrent comme un château de cartes.
Des normes antisismiques existent mais les séismes sont rares
Il existe pourtant depuis 2002 des normes antisismiques pour construire les bâtiments au Maroc. Elles ont été actualisées en 2011. Mais dans des régions rurales et pauvres comme le Haut-Atlas où les habitants construisent eux-mêmes leurs habitations, il est difficile de veiller au respect de ces normes.
Selon le cofondateur de l'ONG Architectes de l'urgence Patrick Coulombel, la région du Maroc où a eu lieu le séisme, située au sud-ouest de Marrakech est bien une zone sismique identifiée mais les tremblements de terre y sont rares. La population a donc tendance à oublier ce risque. Et les constructions ne sont pas adaptées.
Pour le faire, il faudrait d'abord renforcer les maisons en pisé ou en adobe à l'aide d'ossatures en bois, en acier ou même en ciment. Une technique qu'Architectes de l'urgence a utilisé au Pakistan notamment, après le séisme de 2005. Autre mesure de sécurité : identifier les zones de failles sismiques, visibles grâce à des fissures, des craquellement du sol et interdire la construction de bâtiments à moins d'une centaine de mètres de ces zones.
À regarder
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter