Maroc : siffler pour se faire comprendre
Sur les versants du haut Atlas marocain, les bergers utilisent un langage atypique pour se faire comprendre : le sifflement.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dans les montagnes du Haut Atlas marocain, Hamou et son petit-fils n'ont pas besoin d'être proches pour se parler et se comprendre. Les deux bergers communiquent en sifflant. Un langage millénaire, exemple avec ces quelques sons. "Je lui ai dit de rassembler les chèvres", traduit Hamou.
Message bien transmis. Hamou a toujours vécu dans ces montagnes, isolé et tellement éloigné du monde moderne. Berger depuis son enfance, il a appris à siffler pour garder son bétail. La famille possède 250 bêtes, des chèvres et des ânes."Ce sont mes parents qui m'ont appris à utiliser le sifflement comme langage. Quand on ne se comprenait pas, il l'expliquait avec des mots, puis il répétait la même chose en sifflant" raconte le berger.
Le 'sifflé', un langage menacé
Mais derrière les sourires, l'inquiétude. La sécheresse intensive de ces derniers mois oblige les bergers à aller toujours plus loin pour nourrir leur bétail. C'est grâce au langage sifflé qu'ils ont repéré un lieu en contrebas. "Siffler pour nous, c'est comme si on avait une télécommande. On peut ainsi communiquer avec des habitants qui n'ont aucun moyen pour échanger avec l'extérieur. Les sifflements rendent les distances moins longues. Quels que soient les obstacles naturels, les messages passent. Pour nous, c'est vraiment indispensable, car cela nous aide beaucoup dans notre travail", indique Mohamed Amraoui, berger.
Pour combien de temps encore se demandent les bergers ? Car le réchauffement climatique rend les choses encore plus difficiles aujourd'hui. Il a déjà provoqué l'exode de beaucoup d'entre eux. Le langage sifflé est donc menacé."C'est une tradition qui ne doit absolument pas disparaître. D'abord par respect pour nos ancêtres. Et parce que le sifflé fait partie de notre langage. Nous, les bergers du Haut Atlas, demandons que ce soit reconnu comme tel. C'est pour cela que nous avons fondé une association. Elle doit nous permettre de préserver la culture de notre région. C'est notre objectif", témoigne Brahim Amraoui. Et pour mettre toutes les chances de leur côté, les bergers et leurs soutiens veulent déposer un dossier à l'UNESCO, étape obligée pour sauvegarder le langage sifflé.
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