Maroc : le royaume déroule le tapis rouge aux entreprises françaises

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Article rédigé par France 2 - B. Delombre, C. Cormery, N. Lachaud - Édité par l'agence 6Medias
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Les relations entre la France et le Maroc se sont réchauffées cette dernière année : 10 milliards d'euros de contrats ont été signés entre les deux pays, et les entrepreneurs français s'y installent massivement. Mais est-ce toujours aussi simple ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Avec ses remparts qui donnent sur l'Atlantique, Essaouira (Maroc) est aujourd'hui une ville prisée des touristes européens et américains. Mais Grégoire Aubron, lui, connaissait la ville avant qu'elle ne soit à la mode. Plus de 15 ans que cet hôtelier français travaille ici. Et à son arrivée, trouver des produits frais ou simplement acheter des légumes n'était pas vraiment une partie de plaisir. "Moi, quand je suis arrivé, il n'y avait qu'une petite supérette et ils débranchaient les frigos la nuit pour faire des économies d'électricité", se souvient le Français, gérant de l'hôtel "Le jardin des Douars".

Ces mésaventures semblent être de l'histoire ancienne désormais. Car ces dernières années, l'entrepreneur français a vu Essaouira, comme tout le Maroc, se moderniser à vitesse grand V : "Les routes, mais aussi tout ce qui est la fibre optique, le réseau électrique avec du courant stable, et l'approvisionnement en eau. C'est quand même à la base des choses qui étaient un peu chaotiques il y a une vingtaine d'années et qui aujourd'hui se sont vraiment nettement améliorées", assure-t-il.

Une métamorphose attractive pour les entrepreneurs

Une métamorphose qui pousse l'hôtelier à envisager l'ouverture d'un second établissement. Et dans le royaume, Grégoire Aubron est loin d'être le seul Français à vouloir faire fructifier ses affaires. Attirés par les marchés de la Coupe du Monde de football que le Maroc coorganisera en 2030 et rassurés par le réchauffement diplomatique entre Paris et Rabat, les entreprises tricolores investissent en masse dans le pays : 10 milliards d'euros de contrats signés l'an dernier pour de grands groupes comme TotalEnergies, Engie ou Alstom.

Une lune de miel économique qui crée des vocations chez des entrepreneurs jusque-là installés dans l'Hexagone, comme Franck Roguier, que nous rencontrons juste après un rendez-vous à la banque. "Là, on va faire pour les cartes bleues. On a finalisé l'ouverture du compte en banque. C'est un peu plus long qu'en France. Il y a beaucoup de papiers", explique-t-il. Le Français vient d'arriver au Maroc pour monter une filiale de sa société spécialisée dans la conception de pièces pour l'industrie. Pour l'instant, il n'a qu'un seul employé et est un peu perdu dans les méandres du monde économique marocain. Régulièrement, il a donc rendez-vous à la chambre de commerce française au Maroc. Comme lui, 3 600 entreprises viennent y chercher des conseils pour participer à des appels d'offres.

Des échanges doublés et favorisés par le royaume

Pour réussir, les entrepreneurs français peuvent compter sur un autre allié de poids : l'État marocain. Exemption temporaire d'impôts sur les sociétés, subventions publiques jusqu'à 30 % de l'investissement global. Le royaume fait tout pour attirer des capitaux étrangers. Et l'entreprise française qui l'a compris depuis longtemps, c'est Renault. Elle possède une immense usine de Tanger où sont fabriquées notamment des Dacia Sandero."Il y a 1 325 voitures produites chaque jour. C'est une des plus grandes usines du groupe. On est dans le top 3", indique Mohamed Bachiri, directeur général de Renault Group au Maroc.

Ces dix dernières années, les échanges entre la France et le Maroc ont été multipliés par deux. Dans le royaume, les entreprises françaises emploient désormais plus de 150 000 personnes.

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