Mali : l'opposition se félicite du coup d'Etat et annonce qu'elle travaillera avec la junte à l'élaboration d'une transition politique
Elle s'est dit prête à fêter vendredi "la victoire du peuple malien".
Ce qu'il faut savoir
La coalition d'opposition malienne, le M5-RFP, s'est félicitée, mercredi 19 août, du coup d'Etat militaire, estimant qu'il avait "parachevé" sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle s'est dit prête à élaborer avec la junte une transition politique, et à fêter vendredi "la victoire du peuple malien".
Démission du président. "Je voudrais (...) vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment." Président du Mali depuis 2013, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission, dans la nuit du mardi à mercredi, peu après son arrestation par des militaires, en compagnie de son Premier ministre et d'autres responsables du gouvernement. "Si aujourd'hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ?", a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat, surnommé IBK, était visé depuis plusieurs mois par un mouvement de contestation populaire.
Les militaires promettent une transition civile. Ibrahim Boubacar Keïta a précisé que sa démission entraînait également la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Mercredi matin, dans une autre allocution télévisée, les putschistes ont appelé à ce que cette transition conduise à des élections dans un "délai raisonnable", et annoncé la création d'un Comité national pour le salut du peuple.
Le chef de la junte se présente. Un officier malien, le colonel Assimi Goita, s'est présenté mercredi comme le chef de la junte qui a renversé la veille le président. "Le Mali se trouve dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire. Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus [de tout], le Mali d'abord", a-t-il dit, entouré de militaires armés.
La communauté internationale condamne. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à la "libération immédiate et sans conditions" du président malien, et son Conseil de sécurité se réunira en urgence mercredi. Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la médiation tentée par les pays voisins. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a dénoncé ce qu'elle qualifie de "putsch" et a fermé les frontières de ses autres Etats membres avec le Mali. L'Union européenne a elle aussi appelé mercredi à la libération "immédiate" des prisonniers et au "retour de l'Etat de droit" au Mali.