Intervention militaire en Libye: David Cameron étrillé par le Parlement
Les parlementaires britanniques ont critiqué sévèrement l’intervention militaire en Libye en 2011. Selon leur rapport, David Cameron s’est basé sur des «postulats erronés et sur une analyse partielle des preuves», et privilégié les armes à l’action politique en sous-estimant le poids des factions islamistes au sein de la rébellion.
«Postulats erronés», «intervention mal conçue», impréparation de l’après-intervention, le rapport de la Commission des Affaires étrangères du Parlement britannique a été très sévère vis-à-vis de l'ancien Premier ministre David Cameron sur l’intervention militaire britannique en Libye en 2011. Le gouvernement «n'a pas pu vérifier la menace réelle que le régime Kadhafi faisait peser sur les civils; il a pris au pied de la lettre, de manière sélective, certains éléments de la rhétorique de Mouammar Kadhafi; et il a échoué à identifier les factions islamistes radicales au sein de la rébellion», concluent les parlementaires.
Cinq ans après la chute et la mort de l'ancien maître du pays, le chaos continue de régner en Libye, pays riche en pétrole où le gouvernement d'union nationale, soutenu par l'ONU, peine à asseoir son autorité sur l'ensemble du pays depuis son installation en mars à Tripoli. Selon Crispin Blunt, le président de la commission, le gouvernement Cameron aurait pu privilégier d'autres options qui auraient amené à de meilleurs résultats. «Le Royaume-Uni n'aurait rien perdu en suivant ces pistes, au lieu de se focaliser exclusivement sur le changement de régime par des moyens militaires», a-t-il affirmé dans un communiqué.
‘He made the worst political misjudgement since Suez’ https://t.co/b4rjH3Ez4j
— The Guardian (@guardian) September 13, 2016
Des islamistes radicaux parmi la rébellion
Manque d’anticipation. David Cameron aurait aussi dû savoir que les islamistes radicaux allaient chercher à profiter de la rébellion, estime la commission, selon laquelle il n'existe pas d'indication que la nature de la rébellion ait été correctement analysée par Londres. Plusieurs acteurs politiques majeurs ont témoigné devant la commission: l'ancien ministre de la Défense Liam Fox et celui des Affaires étrangères William Hague, ainsi que l'ancien Premier ministre Tony Blair. David Cameron, lui, a refusé en arguant un «emploi du temps chargé».
Tony Blair, lui aussi étrillé par le Parlement pour l’intervention en mars 2003 du Royaume-Uni aux Etats-Unis, a déclaré à la commission avoir joint par téléphone le Guide libyen Mouammar Kadhafi en février 2011 pour tenter de le convaincre d'abandonner le pouvoir. Une hypothèse balayée par le gouvernement conservateur d’alors. «Nous n'avons pas vu d'éléments prouvant que le Premier ministre d'alors, David Cameron, ait tenté d'exploiter les contacts de M.Blair», affirme la commission.
«Les actions du Royaume-Uni en Libye se sont inscrites dans le cadre d'une intervention mal conçue, dont les résultats se font encore ressentir aujourd'hui», tranche le président de la Commission. Et d’enfoncer le clou : David Cameron doit en porter la «responsabilité ultime».
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