La CPI a émis un mandat d'arrêt contre l'épouse de Laurent Gbagbo
Elle est soupçonnée de meurtres, de viols et d'autres formes de violences sexuelles, d’autres actes inhumains et d'actes de persécution.
AFRIQUE – La Cour pénale internationale a rendu public, jeudi 22 novembre, un mandat d'arrêt émis début février contre Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, pour des crimes contre l'humanité commis lors des violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d'Ivoire.
Que lui est-il reproché ?
Simone Gbagbo, 63 ans, est soupçonnée de meurtres, de viols et d'autres formes de violences sexuelles, d’autres actes inhumains et d'actes de persécution, a précisé la CPI. Elle est détenue dans le nord de la Côte d'Ivoire depuis avril 2011, où elle est poursuivie pour génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l'Etat et infractions économiques.
"Simone Gbagbo était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari", a indiqué la CPI dans le mandat d'arrêt. Et d'ajouter qu'"elle a participé à toutes les réunions tenues pendant la période considérée. Bien que n'étant pas élue, elle se comportait en alter ego de son mari, en exerçant le pouvoir de prendre des décisions d'Etat".
Va-t-elle être transférée à La Haye ?
La Cour a demandé au greffe de prendre les dispositions nécessaires en vue du transfert de Simone Gbagbo à La Haye, aux Pays-Bas, où siège la CPI. Son époux y est incarcéré dans l'attente de son procès pour des faits similaires.
Le gouvernement ivoirien a déclaré qu'aucune décision quant à une possible extradition de Simone Gbagbo n'avait encore été prise. "Nous venons d'être informés. Nous allons à présent examiner la situation et prendre une décision", a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné. Si la Côte d'Ivoire n'est pas partie prenante du statut de Rome, le traité qui a fondé la CPI, elle a accordé à la Cour pénale compétence pour les crimes commis lors des violences post-électorales.
Comment la CPI traite-t-elle les violences de 2011 ?
Les violences de 2011, provoquées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire à l'élection présidentielle de son rival Alassane Ouattara, ont fait plus de 3 000 morts jusqu'à l'arrestation de Gbagbo le 11 avril 2011. Depuis, une centaine de partisans et d'alliés politiques de Laurent Gbagbo ont été arrêtés. Aucun partisan d'Alassane Ouattara n'a en revanche été inquiété alors que des groupes de défense des droits de l'homme disent avoir réuni des éléments prouvant que des exactions ont été commises des deux côtés.
Ainsi, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), qui a salué le mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, a estimé que des actions devaient aussi être entreprises contre les partisans d'Ouattara. "Cette justice à sens unique qui se poursuit tant en Côte d'Ivoire qu'à la CPI laisse de côté de nombreuses victimes du conflit et menace d'accroître les divisions du pays", a déploré Matt Wells, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest pour HRW.
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