Accusé de "racisme" envers les Africains noirs, Gandhi perd sa statue au Ghana
Une statue du Mahatma Gandhi a été retirée du campus de l’université de Legon, à Accra, après une longue polémique sur des propos du leader de l’indépendance indienne.
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Il ne reste plus qu’un socle vide. La statue de Gandhi, offerte en 2016 par l’ancien président indien Pranab Mukherjee, a été démontée par des enseignants et des étudiants de l’université qui réclamaient depuis deux ans son retrait. Pour eux, l’icône mondiale de la non-violence ne mérite pas un tel honneur.
The University of Ghana has finally taken down the statue of India’s independence leader, Mahatma Ghandi, erected at the recreational quadrangle of the university.https://t.co/nm7DJM4bxO
— Dr.B.Karthik Navayan (@Navayan) 12 décembre 2018
D’où vient la polémique ?
Les professeurs à l’origine d’une pétition qui avait recueilli des milliers de signatures accusent Gandhi de racisme envers les Africains. Ils lui reprochent notamment des citations extraites d’un livre publié en 2015 par deux écrivains sud-africains, selon lesquelles le militant anticolonialiste considérait les Indiens comme infiniment supérieurs aux "kaffirs", un terme péjoratif utilisé pour désigner les Africains noirs.
Gandhi était-il raciste ?
Les propos cités par les écrivains Ashwin Desai et Goolam Vahed remontent à 1904 lorsque Gandhi vivait en Afrique du Sud. Pour Rajmohan Gandhi, petit-fils du Mahatma, "le jeune Gandhi était sans doute parfois ignorant avec certains préjugés sur les Noirs en Afrique du Sud", comme il l'a précisé dans The Indian Express. Il y rappelle que Nelson Mandela avait pardonné à Gandhi "ces préjugés dans le contexte de l'époque et des circonstances".
Si nous ne montrons aucun respect pour nos héros, comment le monde peut-il nous respecter? C'est la victoire de la dignité et du respect de soi des Noirs
Obadele Kambon, directeur à l'Institut d'études africainesà l'AFP
Une question de "dignité"
Outre la polémique sur des propos racistes de Gandhi, les professeurs de l’université de Legon, au Ghana, réclament que les héros africains soient mis à l’honneur dans les lieux publics plutôt que des personnalités historiques étrangères. "Si nous montrons que nous n'avons aucun respect pour nous-mêmes, que nous méprisons nos propres héros et que nous louons ceux qui n'avaient aucun respect pour nous, alors il y a un problème", a notamment déclaré à l’AFP Obadele Kambon, directeur des langues, littérature et théâtre à l’Institut d’études africaines.
Ce n'est pas la première fois qu'un monument dédié à Gandhi fait réagir sur le continent. Des militants malawis s'opposent à l'installation d'une statue dans la capitale Blantyre. En 2015, une œuvre en l'honneur du Mahatma avait été vandalisée en Afrique du Sud.
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