Israël et la crise en Egypte: «inquiétude et satisfaction», par Charles Enderlin
Face à la situation en Egypte, Israël a juste fait le constat d’une crise «exclusivement interne » qui «ne concerne en rien» l’Etat hébreu. Puis le 18 août, un officiel israélien a fait savoir dans le Jerusalem Post qu’il fallait soutenir l’armée «pour remettre le pays en marche». Le correspondant de France 2 en Israël, Charles Enderlin, analyse ces réactions.
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La réaction d' Israël peut se résumer en deux mots: inquiétude et satisfaction.
1) Inquiétude en raison de la détérioration rapide de la situation dans le Sinaï, infiltré par le Djihad. Les islamistes y mènent une guérilla sanglante contre l'armée égyptienne et, de temps à autre, tirent des roquettes en direction d'Israël. Notamment sur Eilat, la station balnéaire sur la mer Rouge où une batterie anti-missile «Iron Dome» a été déployée. Le long de la frontière, dans la crainte d'infiltrations terroristes, les forces sont en état d'alerte.
Il faut dire que les autorités égyptiennes sont largement responsables de cette situation. Au fil des décennies, elles ont délaissé les populations bédouines du Sinaï, souvent considérées comme des citoyens de seconde zone ne bénéficiant que d'un développement économique et social limité, remplacé souvent par une politique répressive. Les tribus se sont donc tournées vers leur activité traditionnelle: la contrebande. De cannabis, mais, surtout de l'armement depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en juin 2007 et la mise en place de tunnels à la frontières entre Rafah et l'Egypte. Le matériel militaire - des missiles en tout genre - provient de plusieurs sources, d'Iran et aussi, plus récemment, de Libye. L'Etat égyptien n'est jamais parvenu à contrôler ce désert qui représente 6% de son territoire.
2) Satisfaction, car les Israéliens n'ont jamais eu la moindre confiance envers les Frères musulmans dont la vision théologique prône un califat sur l'ensemble du Proche Orient… et la disparition d'Israël. Les analystes, à Jérusalem et à Tel Aviv, considèrent que l'acceptation du traité de paix avec Israël par le Président Morsi était uniquement tactique, destinée à s'assurer les bonnes grâces de l'administration Obama, cette dernière rêvant d'une transformation des islamistes égyptiens en démocrates bons teints. Mais, en parallèle, Morsi et son gouvernement soutenaient discrètement l'organisation sœur, les Frères musulmans à Gaza, le Hamas !
Les contacts, la coordination militaire entre l'état major égyptien et les dirigeants israéliens n'ont jamais cessé. Actuellement, l'ennemi est commun. Le Djihad, Al Qaida, dans le Sinaï et le Hamas.
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