Canal de Suez : quatre chiffres pour comprendre l'ampleur des travaux
L'Egypte inaugure, ce jeudi 6 août, le nouveau canal de Suez en présence de François Hollande. Un projet d'envergure qui permet de doubler le nombre de navires pouvant emprunter cette voie qui relie la Méditerranée à la mer Rouge.
Il est le symbole de la reconstruction de l'Egypte. Le nouveau canal de Suez est inauguré, ce jeudi 6 août, en grande pompe. Parallèle à la première, la nouvelle voie doit permettre d'augmenter le trafic des porte-conteneurs. Ces bateaux démesurés pourraient, dans les prochains jours, être deux fois plus nombreux à emprunter le canal de Suez.
Pour s'offrir cet agrandissement, le pays a déboursé pas moins de 8 milliards de dollars. Mais qu'importe, c'est "un cadeau des Egyptiens au reste du monde" affirme le président de l'Autorité du canal de Suez, Mohab Mamich, d'après The Independent (en anglais).
Francetv info revient sur l'histoire de ce chantier gigantesque en quatre chiffres.
8 milliards de dollars
Avec ce projet pharaonique, l'Egypte veut asseoir sa domination maritime dans la région. Et consolider le rayonnement international de son canal. Au lancement du projet, le 5 août 2014, la facture des travaux était estimée à 4 milliards de dollars. Mais le chiffre évoqué par Mohab Mamich est rapidement devenu désuet. Ce vaste chantier a finalement coûté 8 milliards de dollars. Deux fois plus que prévu.
L'Egypte n'a pas seulement élargi le canal de Suez. Dans le cadre du projet, de nouveaux ports sont sortis de terre. Ces infrastructures permettront notamment d'entretenir de très gros navires. Le chantier "planifie également la création d’un hub [centre] technologique, de zones industrielles pour des entreprises intéressées par ce débouché immédiat sur l’une des principales routes maritimes mondiales et la construction d’entrepôts", détaille le magazine Orient XXI.
Plus de 100 000 ouvriers
Le chantier s'est étendu sur plusieurs dizaines de kilomètres. Plus de 100 000 ouvriers ont été mobilisés pour creuser cette nouvelle voie du canal. Pour répondre au délai d'un an imposé par le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, les travailleurs ont subi des conditions de travail difficiles. Les engins de chantier s'activaient jour et nuit. Au lancement des travaux, Mohab Mamish avait pourtant annoncé que le nouveau canal ne verrait pas le jour avant 2017.
Peu d'informations sont disponibles sur le quotidien des ouvriers. Mais, en septembre 2014, trois personnes ont perdu la vie sur le chantier. Après ces accidents, le délai imposé par les autorités égyptiennes a été considéré comme "irréaliste et dangereux" par le média Orient XXI.
72 kilomètres de long
La nouvelle voie maritime, creusée en parallèle du premier canal, s'étend sur 72 kilomètres. Pour permettre le passage des porte-conteneurs, les ouvriers ont dragué pas moins de 260 millions de tonnes de sable et de terre. Le premier canal a également été élargi de 37 kilomètres, rapporte Le Figaro. De quoi doubler le trafic, car les deux voies du canal permettent désormais la navigation dans les deux sens. Résultat : 97 bateaux pourraient l'emprunter chaque jour d'ici à 2023, contre 49 actuellement.
Grâce à cet élargissement hors du commun, le temps de traversée du canal devrait passer de dix-huit heures à onze heures. Un gain de temps important pour les navires chargés de marchandises.
13,2 milliards de dollars de recettes espérées
L'Egypte ne cache pas ses ambitions. Avec cette nouvelle infrastructure, elle espère augmenter nettement ses recettes. Le droit de passage permet au Caire d'engranger 5 milliards de dollars par an, soit près de 20% du budget de l'Etat. Mais cette principale voie de transit pour le commerce maritime mondial pourrait bientôt rapporter 13,2 milliards de dollars. L'estimation des autorités égyptiennes se base sur l'augmentation attendue du trafic sur le canal.
L'objectif de cette opération d'envergure est de "résoudre un problème fondamental qui est la crise économique et sociale extrêmement violente en Egypte", indique Sébastien Boussois, collaborateur scientifique de l'Institut d'études européennes/Repi (université libre de Bruxelles), cité par L'Obs. Mais selon Ahmed Kamaly, économiste à l'université américaine du Caire, les retombées économiques espérées par le gouvernement resteront un "vœu pieux".
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