Pourquoi les agriculteurs africains ne profitent pas du boom de la noix de cajou
La moitié des noix en vente sur le marché mondial provient d’Afrique.
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La demande de cajou a explosé ces vingt dernières années. Mais les agriculteurs africains passent à côté de cette manne, faute d'une industrie de transformation, comme le souligne un rapport de l'Agence de l'ONU pour le commerce et le développement (Cnuced).
Un produit africain brut
Les noix de cajou poussent principalement sous le soleil d’Afrique. Mais moins de 15% des noix du continent sont décortiquées sur le sol africain. Le reste est exporté principalement vers l’Asie pour une première transformation qui fait augmenter le prix de cet aliment sur le marché. Et ce n’est pas fini. Avant d’être consommées, les noix de cajou africaines sont très souvent torréfiées, salées et emballées en Europe ou en Amérique du Nord. Pour les agriculteurs africains, c’est un vrai manque à gagner.
"Les pays qui cultivent des noix de cajou, mais ne les transforment pas à une échelle significative, ne retiennent qu’une petite part de la valeur créée lorsque la noix passe de la ferme au magasin"
Miho Shirotori, dirigeant des travaux de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced)dans un rapport d'avril 2021
Un gain limité
Ainsi, les trois millions d'agriculteurs africains qui produisent la moitié des noix de cajou dans le monde ne gagnent qu’une toute petite partie du prix final, selon le rapport (en anglais) de la Cnuced. A titre d’exemple, en 2018, le prix à l'exportation des noix de cajou de l'Inde vers l'Union européenne était environ 3,5 fois plus élevé que celui payé aux producteurs ivoiriens. A chaque transformation, il y a une valeur ajoutée qui fait augmenter considérablement le prix du produit. Lequel atteint jusqu'à huit fois son prix de vente initial. Une situation qui rappelle celle d'autres productions africaines, comme le cacao.
L’opportunité du bio
Mais tout n’est pas joué et les pays africains peuvent encore profiter du potentiel énorme des noix de cajou qu’ils cultivent sur leurs terres. Selon le rapport de l’ONU, les consommateurs mondiaux sont de plus en plus friands de produits alimentaires biologiques, éthiques et plus respectueux de l’environnement. Cela pourrait profiter aux transformateurs africains qui s'approvisionnent en fruits à coque localement plutôt que par le biais de longues chaînes.
Une Ivoirienne a déjà relevé le défi de la transformation. Massogbé Touré Diabaté, fondatrice du groupe agro-industriel Sita en 2000, a misé sur la production d’anacarde (noix de cajou) avec une transformation locale qui lui permet d’exporter un produit final plus rentable aux Etats-Unis et dans les pays du Golfe.
La Côte d'Ivoire revendique la place de premier producteur et exportateur mondial, avec un secteur de l'anacarde en plein essor qui emploie directement ou indirectement un total deux millions de personnes.
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