Au Burkina Faso, trois responsables d'une ONG, dont deux Français, arrêtés pour espionnage

L'organisation mise en cause fournit notamment des analyses sécuritaires pour d'autres associations humanitaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un policier monte la garde à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 4 novembre 2018. (ISSOUF SANOGO / AFP)
Un policier monte la garde à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 4 novembre 2018. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Trois responsables européens de l'ONG Inso, dont deux Français, ont été arrêtés au Burkina Faso, a annoncé mardi 7 octobre la junte au pouvoir dans ce pays qui assume mener une politique souverainiste et anti-impérialiste. Au total, huit membres ont été arrêtés : le directeur pays, un Français, son adjointe franco-sénégalaise, le directeur général adjoint tchèque de l'organisation basée à La Haye (Pays-Bas) ainsi qu'un ressortissant malien et quatre burkinabés.

Le directeur pays avait été arrêté fin juillet au moment où l'ONG avait été suspendue trois mois par les autorités pour "collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable". L'ONG fournit notamment des analyses sécuritaires pour d'autres associations humanitaires. Le Burkina Faso est dirigé depuis près de trois ans par une junte autoritaire.

Les dates des arrestations non précisées

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, affirme qu'"Inso est une ONG étrangère, dirigée par des étrangers, qui collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso, à des puissances étrangères". Il assure que malgré la suspension de ses activités décrétée le 31 juillet, certains responsables "ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d'informations et de réunions en présentiel ou en ligne".

Les dates des arrestations n'ont pas été précisées par le ministre qui a toutefois ajouté que le directeur général adjoint de l'ONG s'est rendu à Ouagadougou le 8 septembre, malgré la suspension. Le Mali fait face aux violences de jihadistes qui frappent de larges pans de son territoire. La junte a rompu avec plusieurs puissances occidentales, la France en tête, régulièrement accusée de vouloir déstabiliser le pays, ce que Paris nie.

Elle a exigé le départ en 2023 des soldats engagés dans la lutte antijihadiste et a expulsé des diplomates français l'an dernier. Quatre fonctionnaires français accusés d'espionnage avaient aussi été détenus pendant un an à Ouagadougou, avant d'être libérés en décembre 2024 avec l'aide d'une médiation marocaine.

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