Incarcération de Boualem Sansal en Algérie : il y a une "disproportion entre ce qu'on lui reproche et ce qu'on lui inflige", dénonce son avocat

L'auteur franco-algérien a été arrêté le 16 novembre dernier à l'aéroport d'Alger et a ensuite été placé en détention.

franceinfo

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Publié le 26/11/2024 22:57 Mis à jour le 27/11/2024 06:35

Temps de lecture : 2min

Une photographie sur le comptoir de la libairie le Hall du Livre à Nancy en soutien à l'écrivain, romancier et essayiste Boualem Sansal arrêté en Algérie le 16 novembre 2024. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"Ce qui ne va pas, c'est la disproportion entre ce qu'on lui reproche, qui relève quand même du délit d'opinion, et ce qu'on lui inflige", dénonce mardi 27 novembre sur France Culture, Maître François Zimeray, avocat de Boualem Sansal. L'écrivain franco-algérien a été placé sous mandat de dépôt en Algérie où il est poursuivi pour atteintes à la sûreté de l'État. Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger à sa descente d'avion.

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"Voilà quelqu'un qui n'a pas loin de 80 ans et qui aujourd'hui est en prison", alerte son avocat. Il "s'est rendu en Algérie en insouciance, en confiance. Il savait qu'il pouvait être menacé par les islamistes notamment qu'il a dénoncés souvent mais certainement pas au point d'être incarcéré par les autorités pour avoir dit ce qu'il croyait juste". L'Algérie lui reproche notamment une interview au média Frontières où il questionne la souveraineté algérienne. "Je pense que ça interroge sur le niveau de liberté de ce pays qui est un pays souverain et indépendant mais les Algériens sont-ils libres et indépendants ? C'est la question que pose l'incarcération de Boualem Sansal", indique François Zimeray.

L'écrivain, critique acharné des dérives du pouvoir algérien, a choisi de rester vivre en Algérie malgré les risques. Il ne donne plus de nouvelles depuis le 16 novembre. Écoutez sa voix.
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— France Culture (@franceculture) November 26, 2024

S'il le faut, "j'interviendrai aux côtés d'avocats algériens"

"Il y a les accords de [19]62 qui permettent à un avocat français d'intervenir dans une procédure en Algérie, ça ne pose pas de difficultés, explique Me Zimeray, aux côtés d'avocats algériens j'interviendrai si ce procès doit aller au bout si la raison ne prévaut pas. S'il n'est pas relâché ne serait-ce qu'en considération de son âge alors il faudra qu'il y ait un procès et un procès c'est un débat public, un débat public autour des écrits de Boualem Sansal", ajoute-t-il. "Je ne suis pas sûr que ceux qui l'ont jeté en prison mesurent à quel point ils n'y ont pas intérêt", lance l'avocat de l'écrivain.

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