Bouteflika : «le syndrome de Bourguiba» a-t-il atteint l’Algérie ?
Ils ont peur d’une vacance de pouvoir. Des proches du président Abdelaziz Bouteflika ont pour la première fois émis des doutes sur ses capacités à diriger l'Algérie. Ils ont demandé à le rencontrer pour s'en assurer. Fin de non recevoir.
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La lettre rendue publique vendredi a eu l’effet d’une bombe à Alger, même l’opposition a été prise de court. Ses signataires sont tous des proches du président Bouteflika. «Je connais très bien le président et je doute que certaines décisions soient de sa propre initiative», s’inquiète Khalida Toumi Messaoudi, ministre de la Culture 2002 à 2014, date à laquelle le président algérien a été réélu pour un quatrième mandat. «Nous estimons qu'il est de notre devoir de patriotes algériens d'attirer votre attention sur la dégradation du climat général dans notre pays», affirment les 19 signataires de la lettre, qui demandent une audience au chef de l'Etat.
Le quotidien Liberté n’hésite pas à faire le parallèle avec la Tunisie de Bourguiba, celle d’un président qui règne mais qui ne gouverne pas. «À bien des égards et toutes proportions gardées, la situation ressemble, à s’y méprendre, aux derniers jours du règne de l’ex-président tunisien, le défunt Habib Bourguiba. Chevillé au pouvoir, grabataire vieillissant, le “combattant suprême” dont la santé était chancelante vivait reclus et manipulé par son entourage, jusqu’au jour où il a été victime d’un “coup d’État médico-légal”, selon une formule consacrée par un certain Zine El-Abidine Ben Ali».
Silence radio à la présidence
Le président algérien ne s’est pas adressé à son peuple depuis des années. Abdelaziz Bouteflika, 78 ans, a été victime en 2013 d'un AVC qui a affaibli sa mobilité et sa faculté d'élocution. Ses activités publiques sont devenues très rares et il n'apparaît à l'écran de la télévision officielle que lorsqu'il reçoit des invités étrangers.
Pour contrer l’initiative des 19 personnalités, la présidence a envoyé au front médiatique, les responsables des partis de la majorité présidentielle. «D’abord, il n’y a aucun article dans la Constitution qui définit ce que c’est qu’une personnalité nationale. Ensuite, mis à part le peuple, personne et je dis bien personne, n’a le droit d’auditionner le président Bouteflika», a estimé le patron du FLN Amar Saâdani, cité par TSA.
Réponse similaire d’Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. «Le président est comptable devant le peuple souverain qui l’a investi et devant le peuple uniquement».
Pour El Watan, cette initiative a le mérite de poser la question : «Bouteflika est-il pris en otage par son entourage ?»
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