Boualem Sansal incarcéré en Algérie : "J'espère qu'on arrive au dénouement de cette affaire", déclare Bruno Retailleau, à quelques heures de la décision de justice en appel

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau rappelle que Boualem Sansal "a 80 ans et est malade".

Article rédigé par franceinfo
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Une affiche de soutien à Boualem Sansal à Valence le 18 avril 2025 (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)
Une affiche de soutien à Boualem Sansal à Valence le 18 avril 2025 (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

"J'espère qu'on arrive au dénouement de cette affaire", déclare mardi 1er juillet sur France Inter le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, à quelques heures de la décision de justice algérienne en appel concernant Boualem Sansal. La Cour d'appel d'Alger doit rendre, mardi, sa décision au sujet de l'écrivain franco-algérien, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois. Le parquet a requis la semaine dernière dix ans de prison.

"Aujourd'hui, la soi-disant justice devrait donner sa sentence qui sera vraisemblablement confirmée, même si tout cela est injuste. Dans quelques jours nous saurons, lors notamment du 5 juillet, fête nationale algérienne, s'il est gracié ou non", ajoute le ministre de l'Intérieur, qui dit peser ses mots pour ne "gâcher aucune chance de faire en sorte qu'il soit libéré". "J'espère qu'il sera libéré", insiste Bruno Retailleau, rappelant que Boualem Sansal "a 80 ans et est malade". L'écrivain franco-algérien est en effet atteint d'un cancer de la prostate.

"Même une histoire tempétueuse ne doit pas justifier l'omerta"

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger le 16 novembre 2024 pour des accusations d'atteinte à l'intégrité du territoire. Il a été condamné en première instance le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. En appel mardi dernier, le parquet a requis "10 ans de prison et un million de dinars d'amende", soit environ 6 600 euros d'amende.

Bruno Retailleau a toujours défendu dans ce dossier une ligne de "fermeté" vis-à-vis d'Alger. "J'ai toujours considéré que même une histoire tempétueuse ne doit pas justifier l'omerta", dit-il.

Le ministre met alors en opposition la stratégie adoptée pour le journaliste français Christophe Gleizes, arrêté le 28 mai 2024 et condamné dimanche à une peine de sept ans de prison ferme par l'Algérie, notamment pour "apologie du terrorisme". Cette affaire n'avait jusqu'au week-end dernier pas été rendue publique. "La très grande discrétion" dans ce dossier "n'a pas fonctionné", affirme Bruno Retailleau. "On ne perd jamais à dire la vérité", insiste le ministre de l'Intérieur, qui dit n'avoir été mis au courant du placement sous contrôle judiciaire de Christophe Gleizes, que "récemment, il y a quelques jours". "Je l'ai appris par les médias", affirme-t-il, et non par le Quai d'Orsay.

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