Boualem Sansal condamné en Algérie : sa fille appelle Emmanuel Macron à rétablir le dialogue avec l'Algérie "pour le faire sortir de prison"

"Nous n'avons pas de nouvelles de notre père. Nous ne savons rien de lui, de son état", a déclaré jeudi sur France Inter la fille de l'écrivain, actuellement emprisonné.

Article rédigé par franceinfo
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L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 septembre 2015. (ALEXANDRE MARCHI /NCY / MAXPPP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 septembre 2015. (ALEXANDRE MARCHI /NCY / MAXPPP)

La fille de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, appelle jeudi 28 août sur France Inter Emmanuel Macron à rétablir le dialogue avec l'Algérie "pour le faire sortir de prison". Sabeha Sansal et sa sœur avaient déjà écrit une lettre ouverte au président français pour lui demander d'intervenir. Une lettre restée pour le moment sans réponse, affirme-t-elle.

"Monsieur le Président, s'il vous plaît, faites quelque chose pour notre père, pour le libérer. Essayez de faire un dialogue avec l'Algérie, avec le président algérien pour le faire sortir de prison", lance la fille de Boualem Sansal sur France Inter. "Nous n'avons pas de nouvelles de notre père. Nous ne savons rien de lui, de son état, nous n'avons aucun contact, aucun échange, rien", indique Sabeha Sansal. "Je suis inquiète parce qu'il a 80 ans. Il est vieux et très malade."

"Une condamnation à mort"

L'écrivain franco-algérien a été arrêté le 16 novembre dernier à Alger, dans un contexte de crise diplomatique entre la France et l'Algérie au sujet du Sahara occidental. Il a été condamné en appel à cinq ans de prison ferme en juillet, notamment pour "atteinte à l'unité nationale", pour avoir estimé que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

"À son âge, 80 ans, je pense qu'on peut considérer qu'il s'agit d'une condamnation à mort", estime sa fille. D'autant que ses proches de l'écrivain ont révélé qu'il était atteint d'un cancer. "Cette condamnation n'est pas seulement une punition pour lui-même, c'est une punition pour la liberté d'expression", ajoute-t-elle, considérant qu'il est "un otage politique" du régime algérien. "Je suis vraiment désespérée", dit Sabeha Sansal, qui craint de ne plus jamais revoir son père.

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