Boualem Sansal incarcéré en Algérie : dix ans de prison ont été requis à l'encontre de l'écrivain franco-algérien, Emmanuel Macron souhaite une "issue rapide"

Le verdict pour l'écrivain accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie, sera prononcé le 27 mars. Emmanuel Macron a dit, jeudi, souhaiter "une issue rapide" pour que l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal puisse "retrouver sa liberté".

Article rédigé par franceinfo
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L'écrivain Boualem Sansal, en 2011. (ULF ANDERSEN / Ulf Andersen)
L'écrivain Boualem Sansal, en 2011. (ULF ANDERSEN / Ulf Andersen)

Dix ans de prison ont été requis jeudi 20 mars, en Algérie, à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, confirme à France Inter le bâtonnier d'Alger Mohamed Baghdadi.

Boualem Sansal, emprisonné depuis son arrivée à l'aéroport d'Alger, mi-novembre, est accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie. L'écrivain, qui s'est présenté seul jeudi matin lors du procès, était notamment poursuivi pour "atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".

"Procès fantôme"

"Rien n'est transparent, rien n'est officiel dans cette procédure depuis le début. Boualem n'a pas accès à ses avocats, nous n'avons pas accès au dossier", dénonce son avocat François Zimeray, qui décrit un "procès fantôme".

François Zimeray indique avoir saisi les "organes compétents" du Haut commissariat des droits de l'Homme aux Nations unies d'une plainte contre l'Algérie. "Le propre d'une justice est d'être publique, contradictoire, avec des droits de la défense respectés, et aucune de ces règles fondamentales sans lesquelles il ne peut y avoir de procès équitable n'a été respectée", ajoute l'avocat, tandis que le verdict est attendu le 27 mars.

Réaction d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a dit jeudi soir souhaiter "une issue rapide" pour que Boualem Sansal puisse "retrouver sa liberté". "Ce qui s'est passé très grave", "mais j'ai confiance dans le président (algérien Abdelmajid) Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça n'est pas sérieux et qu'on a affaire à un grand écrivain, qui plus est malade", a dit le chef de l'État français devant la presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.

Prié de dire s'il en avait parlé avec son homologue, il a répondu que "plusieurs messages" avaient "été échangés". "Notre souhait, c'est que Boualem Sansal puisse être soigné, libéré et aller là où il veut aller. Et donc, s'il souhaite quitter l'Algérie, la quitter", a encore insisté le président de la République. "Je souhaite qu'on puisse trouver une issue rapide à cette situation qui est une situation humaine, humanitaire et de dignité", "c'est très important aussi pour l'Algérie", a-t-il plaidé.

Interrogé sur la "riposte graduée" évoquée par son ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, Emmanuel Macron n'a pas voulu se prononcer jeudi. "Je ne mélangerai pas" le "destin de ce grand écrivain, de cet homme et de ce citoyen aussi français" avec "le reste du sujet sur lequel j'aurai l'occasion de m'exprimer en temps voulu", a-t-il dit.

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