Covid-19 : le Nigeria touché à son tour par une seconde vague épidémique
Comme dans d'autres pays du continent, les cas d'infections au Covid-19 sont en augmentation. Les autorités espèrent obtenir vingt millions de doses du vaccin Covax de l'OMS au premier trimestre 2021.
Au Nigeria, les nouveaux cas de Covid-19 sont en forte augmentation. Pour les dix premiers jours de janvier 2021, le pays a enregistré 12 508 nouveaux cas, soit trois fois plus que pour l'ensemble du mois de novembre 2020.
Des données sous-évaluées
Le ministre nigérian de la Santé Osagie Ehanire a déclaré le 7 janvier dernier que l'augmentation des cas était principalement due à une accélération des infections au sein des communautés et, dans une moindre mesure, aux voyageurs entrant au Nigeria. Pour faire face, il a ordonné la réouverture de tous les centres d'isolement et de traitement qui avaient été fermés en raison de la baisse du nombre de patients.
Si le nombre d'infections rapportées reste relativement bas, ces données sont sous-évaluées : le nombre de tests est largement inférieur à ceux pratiqués en Europe, ou même en Afrique du Sud, qui comptabilise plus d'un million de cas positifs. En outre, au Nigeria, moins de 10% des décès seraient en temps normal rapportés aux autorités.
Nous sommes bien entrés dans la deuxième vague de la pandémie. Hier, Lagos a enregistré de manière effrayante son plus grand nombre d'infections en une journée
Babajide Sanwo-Olu, gouverneur de LagosAFP
Selon le gouverneur de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, "cette deuxième vague s'accompagne de symptômes plus sévères et d'un nombre plus important de cas positifs détectés".
Les médecins tirent la sonnette d'alarme
A l'hôpital Paelon Memorial, dans le quartier d'affaires de Victoria Island à Lagos, "ce n'est plus une deuxième vague, mais un tsunami", affirme sa directrice Ngozi Onyia interrogée par l'AFP. Même son de cloche du côté de l'hôpital universitaire public de la ville : "La résurgence du Covid-19 ravage notre terre et fait de nombreuses victimes, avertit son directeur, le professeur Chris Bode. Contrairement à la première vague, celle-ci est bien plus contagieuse et meurtrière", ajoute-t-il. Et d'appeller au respect des mesures barrières demandées par les autorités.
Il impute aussi l'accélération des contaminations à un nouveau variant présumé du coronavirus découvert mi-décembre. Le professeur Christian Happi, à l'origine du séquençage de ce variant, appelle toutefois à la prudence. Les résultats de son étude seront connus à la fin du mois de janvier et il est impossible pour l'heure de dire s'il est plus transmissible et dangereux.
Le commissaire d’Etat à la santé, le professeur Akin Abayomi, a attribué cette résurgence à un laxisme général, un faux sentiment de sécurité et le non-respect des directives de sécurité par les citoyens et divers rassemblements de divertissement, plages bondées, fêtes et mariages maintenus. Une enquête menée par l’institut nigérian de statistiques Nairametrics Research en septembre 2020 a révélé que les Nigérians avaient abandonné l'utilisation de masques faciaux, de désinfectants pour les mains et de pratiques de distanciation physique dans leurs activités quotidiennes.
Une deuxième vague qui pourrait être également liée à des températures plus froides. Des études sont actuellement en cours pour le déterminer.
En attendant les vaccins...
Quoi qu'il en soit, les autorités haussent le ton, agitant le chiffon rouge d'un nouveau confinement, qu'elles veulent éviter le plus possible.
Quant aux vaccins, le gouvernement espère en recevoir 100 000 doses d'ici la fin janvier. Les autorités veulent vacciner en 2021 40% de la population. Le ministre de la Santé a déclaré que le Nigeria espérait commencer avec au moins 20 millions de doses de l'initiative Covax soutenue par l'Organisation mondiale de la santé. Mais les défis pour acheminer, stocker et vacciner une population de 200 millions d'habitants sont immenses.
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