"Je n'ai plus d'avenir ici" : en Afghanistan, le désespoir des femmes privées de leur travail par les talibans
Six mois après le retour au pouvoir des fondamentalistes islamistes, les Afghanes sont toujours exclues du monde du travail mais aussi de la sphère politique où elles étaient largement représentées.
L'histoire de Maryam* est celle d'une success story afghane qui a commencé en 2018 quand elle reprend seule une petite ferme dans les faubourgs de Kaboul. Elle y plante plusieurs variétés de fleurs pour confectionner des savons artisanaux. "Nous avons neuf sortes de savons : concombre, cumin, rose, lavande, safran, aloe vera. Nous avions planté des fleurs pour les utiliser dans les savons", liste-t-elle fièrement. Maryam embauche du personnel, uniquement des femmes pour faire à la main ses produits bio. Sa petite entreprise grossit rapidement, car il n'y a pas d'équivalent en Afghanistan.
Puis arrive le 15 août 2021. Les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan et les femmes ont de nouveau interdiction de travailler. La vie de Maryam bascule : "Pendant ces six mois, j'ai été très déprimée. Vous avez vu tous les médicaments que j'ai. Parfois, je pleure. Je n'aime pas parler à d'autres personnes parce que je souffre de dépression. Pourquoi ? Parce que je dirigeais une affaire. J'ai créé des emplois pour les femmes. J'ai reçu un prix pour cela et maintenant, je suis une femme au foyer."
"Qu'est-ce que je devrais faire ? Mourir ? Rester chez moi à ne rien faire ?"
Maryam, ancienne cheffe d'entrepriseà franceinfo
Avant la chute du gouvernement, Leila, 23 ans, était journaliste pour une chaîne de télévision créée sous l'ancien Parlement. Aujourd'hui, elle ne travaille plus. Les Afghanes sont exclues des emplois publics où elles étaient largement représentées mais aussi des autres secteurs économiques et politiques où elles s'étaient fait une place de choix. "Quand les talibans sont arrivés, comme la télé était gouvernementale, ils ne nous ont pas autorisés à revenir, raconte-t-elle. Ma vie avant les talibans était vraiment belle."
"J'allais faire de l'exercice dans un club, je prenais des cours de danse. Maintenant, je suis à la maison, je ne peux pas travailler. Je veux partir d'ici, car je n'ai plus d'avenir ici."
Leila, ancienne journalisteà franceinfo
Leila essaie de trouver des moyens de gagner sa vie pour aider sa mère et ses trois sœurs. Elle compte aussi sur l'aide de son oncle, qui vit en Australie et lui envoie parfois de l'argent, pour qu'elle puisse s'acheter de quoi manger.
*Le prénom a été modifié
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