: Vidéo "Les trois premiers mois, j'ai été torturé tous les jours" : le journaliste Mortaza Behboudi, arrêté par les talibans, raconte son calvaire en Afghanistan
Le reporter franco-afghan était l'invité du "20 Heures" de France 2 jeudi. Il revient sur les sévices qu'il a subis entre janvier et octobre 2023.
"Les sept premiers mois, je n'ai pas vu le ciel. Les gens se suicidaient devant moi." Il est né et a grandi en Afghanistan. Il a fui le pays en 2015 pour se réfugier en France où il a pu exercer son métier de journaliste. Le 7 janvier 2023, Mortaza Behboudi retourne en Afghanistan pour réaliser un reportage sur le sort des étudiantes afghanes à l'université de Kaboul. Il se fait alors arrêter par un agent des services de renseignements des talibans, a-t-il raconté sur le plateau du "20 Heures" de France 2, jeudi 9 janvier.
"Il m'a menotté les mains et les pieds et il m'a caché le visage. J'ai ensuite été emmené dans le sous-sol d'un bâtiment (...) J'ai alors été fouetté pendant sept jours", à chaque fois pendant trente minutes, détaille le reporter. On l'informe alors qu'il est accusé d'être un espion.
"Dans cette prison locale, j'ai vu des personnes fouettées devant moi, attachées au plafond. Plusieurs heures plus tard, la personne ne bougeait plus. Elle était décédée."
Mortaza Behboudiau journal de 20 heures, sur France 2
"Les trois premiers mois, j'ai été torturé tous les jours. Ils m'ont arraché des dents, ils m'ont donné des chocs électriques, ils m'ont donné des injections forcées. Je n'imaginais pas que j'allais m'en sortir", témoigne-t-il. Mortaza Behboudi précise avoir été enfermé dans une cellule de deux à trois mètres carrés, avec 12 personnes, dont des membres du groupe Etat islamique. Ces prisonniers l'ont également torturé, en raison de ses origines. Le journaliste fait partie de la "minorité chiite en Afghanistan, persécutée par les talibans et l'Etat islamique depuis des années".
"Je fais des cauchemars toutes les nuits"
Il a pu compter sur le soutien en France des médias et un comité de soutien. La diplomatie française "n'avait aucun lien avec les talibans. Il n'y avait pas de négociations. C'est ma femme qui m'a fait libérer", affirme-t-il. Il est relâché le 29 octobre 2023, après 284 jours de détention. Néanmoins, le traumatisme demeure : "Je vois deux psychologues par semaine, chaque nuit, je prends des médicaments pour dormir. Je fais des cauchemars toutes les nuits."
Aujourd'hui, il ne voit aucun espoir pour l'Afghanistan dans ce contexte. "Les femmes sont enfermées chez elles. Les talibans étouffent toute voix libre en Afghanistan. La télévision est remplacée par une radio qu'ils ont lancée, pour inviter notamment les familles à envoyer leurs enfants dans des écoles coraniques." Le journaliste demande à ce que des pays comme les Etats-Unis de reconnaître les talibans comme un groupe terroriste.
Regardez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus.
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