"Rappeler avec force aux décideurs que le sport a besoin d'eux"... Les comités olympiques et paralympiques mettent la pression sur le futur gouvernement

Plus de 4 000 événements partout en France, dont l'épicentre sera rue de Rivoli, à Paris, lanceront la première Fête du sport, dimanche.

Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Marie-Amélie Le Fur (à gauche) et Amélie Oudéa-Castéra (à droite), le 1er décembre 2023. (CEDRIC LEMOINE/SIPA / SIPA)
Marie-Amélie Le Fur (à gauche) et Amélie Oudéa-Castéra (à droite), le 1er décembre 2023. (CEDRIC LEMOINE/SIPA / SIPA)

Cela devait être une grande fête. Cela sera sans doute un moment de protestation. Un an pile après la Parade des champions, qui avait conclu les Jeux olympiques de Paris 2024, la première Fête du Sport sera organisée partout en France, dimanche 14 septembre. A deux jours de sa tenue, les Comités olympiques et paralympiques français ont décidé d'utiliser ce moment pour attirer l'attention sur les coupes budgétaires dont fait l'objet le sport, avec une tribune, titrée "Le sport rassemble, soutenons-le !", dévoilée vendredi 12 septembre.

Avec "plus de 4 000 événements partout en France" et un épicentre rue de Rivoli, à Paris, transformé pour l'occasion en "Boulevard du Sport", les comités olympiques et paralympiques mettent la pression sur le futur gouvernement - pas encore nommé à cette heure - afin que l'héritage de Jeux, mis à mal par les coupes budgétaires éloignées des promesses de 2024, trouve sa place. "On est engagés pour le succès de cette Fête du sport, mais on va l'utiliser comme un moment militant pour dire que nous avons besoin d'être mieux soutenus", assure à l'AFP Amélie Oudéa-Castéra, présidente du Comité nationale olympique français (CNOSF), elle-même ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de mai 2022 à septembre 2024.

Annoncée par le Président de la République en 2024, cette journée doit être "un succès populaire" et doit servir à "jouer la carte du long terme car on a maintenant cette place dans le calendrier républicain de la Nation", souligne Amélie Oudéa-Castéra, à la tête du Comité depuis le 19 juin.

Alors que de nombreux athlètes seront présents, comme Laure et Florent Manaudou, Marie-José Pérec, Martin Fourcade ou Richard Gasquet, et que deux 100 m des champions, l'un sur une piste et l'autre dans la Seine, seront organisés, les deux comités précisent "s'engager pour la réussite de la Fête du Sport mais sans naïveté et plus combatifs que jamais car conscients que, depuis la clôture des Jeux de Paris 2024, le sport a été fragilisé par les coupes budgétaires. Après celles de 2025 et l'amputation en cours d'année de près de 300 millions d'euros, les arbitrages présentés cet été pour le budget 2026 prévoyaient de nouvelles baisses injustes et démesurées des crédits du Sport", poursuit la tribune.

Les crédits alloués au sport représentent 0,1% du budget total

Un an après des Jeux, que tous s'accordent à dire réussis, la place du sport dans le budget de l'Etat n'a toujours pas décollé, et semble même régresser. Il ne compte que pour 0,1% du budget total. "Toutes ces baisses alors qu'un euro investi dans le sport équivaut à 13 euros économisés par la collectivité du fait de ses impacts sur l'éducation, l'inclusion, la santé, le bien-être, etc. Toutes ces baisses alors que chaque année l'inactivité physique et la sédentarité coutent près de 160 miliards d'euros à notre pays. Toutes ces baisses alors qu'elles abîment un secteur sans rien améliorer à l'équation budgétaire globale du pays", déplore le communiqué conjoint des deux comités.

"Ce n'est pas possible que le sport soit le deuxième secteur le plus affecté dans les arbitrages, alors même que des engagements avaient été pris sur l'héritage des Jeux de Paris. Je n'accepte pas qu'il y ait une trahison de l'héritage des Jeux."

Amélie Oudéa-Castera, ancienne ministre des Sports et des JO désormais présidente du CNOSF

à l'AFP

Alors que le nom du prochain ministre des Sports devrait être connu dans les prochains jours, les deux comités ont donc pris les devants. "Sans attendre la composition du gouvernement par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, nous voulons rappeler avec force aux décideurs politiques que le sport a besoin d'eux, qu'il doit être soutenu et que nous jugerons de ce soutien à l'aune du budget 2026. Notre détermination est absolue pour que ces lendemains de fête ne soient pas des lendemains qui déchantent et pour que l'après 14 septembre ne se transforme pas en dé-fête du Sport", conclut le communiqué.

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