"Comment des influenceurs tunisiens se sont retrouvés en prison" : regardez le nouveau numéro de "C quoi l'info ?"
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"C quoi l’info ?", c’est le média d’actualité de franceinfo destiné aux 12-18 ans présenté par Nacer Boubekeur et Marianne Théoleyre. Aujourd'hui, on porte notre regard sur la Tunisie et la pression mise sur les influenceurs des réseaux sociaux.
Être emprisonné pour des publications sur les réseaux sociaux. Un fait qui peut paraître irréel pour certains, mais qui est plus que concret pour Azizos, Lady Samara, Ramzi ou encore Khoubaib. Ces influenceurs tunisiens ont été condamnés fin 2024 pour des "atteintes aux bonnes mœurs", selon la justice tunisienne. Derrière ces arrestations, il y a un Etat tunisien qui, après avoir ciblé des activistes, des avocats ou encore des opposants politiques, semble avoir désormais des influenceurs en ligne de mire.
Les peines de prison infligées aux influenceurs ont été conséquentes : de 18 mois à trois ans et demi d'emprisonnement, pour des influenceurs dont le nombre d'abonnés se compte en milliers. C'est le cas de Lady Samara, aux vidéos centrées sur la mode et la beauté, et qui est emprisonnée alors qu'elle est enceinte...
"Ils ont eu le maximum des peines prévues"
"Ils ont eu le maximum des peines prévues par le Code pénal tunisien, un code qui date de 1913", déplore Yosra Frawes, avocate et militante à la FIDH. Un traitement qui a été dénoncé par de nombreuses organisations non gouvernementales, comme Amnesty International et le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme.
"Cela a été choquant de voir que la police des mœurs est revenue en Tunisie."
Yosra Frawes, avocate et militante à la Fédération internationale pour les droits humainsà "C quoi l'info ?"
Un message qui "a été reçu"
Les détentions des créateurs de contenus ont finalement été raccourcies. Elles ont été réduites à trois mois de prison et la majorité de ces influenceurs est désormais libre. La détention a toutefois laissé des traces : la plupart de ces influenceurs s'astreignent à présent à la prudence. "Cela veut dire que le message a été reçu par cette population active sur les réseaux sociaux que, dorénavant, les gens savent très bien qu'on peut les atteindre pour ce qu'ils disent", poursuit Yosra Frawes. Hatem Nafti, écrivain, membre de l'observatoire tunisien du populisme et auteur de “Notre ami Kaïs Saïed, essai sur la démocrature tunisienne” aux éditions Riveneuve, partage ce constat : "On a vu de l'autocensure, on a vu des personnes retirer du contenu, effacer de vieilles vidéos... "
"Au-delà de cela, les gens se disent : 'Peut-être que pour une simple vidéo, je risque de me retrouver en prison et pour longtemps.'"
Hatem Nafti, écrivain et membre de l'Observatoire tunisien du populisme"C quoi l'info ?"
Tous ont donc été libérés, sauf un. Khoubaib, qui purge une peine de deux ans de prison, "a été jugé pour son expression de genre", estime l'avocate et militante. Au total, "84 personnes sont aujourd'hui incarcérées et poursuivies pour leur appartenance à la communauté queer", précise-t-elle.
Kaïs Saïed, un président seul aux commandes
Cette répression ne date pas d'hier. Elle résulte de la politique menée par Kaïs Saïed, le président de la Tunisie depuis 2019. Sa réélection, le 6 octobre 2024 avec 90% des voix, s'est faite avec une abstention de 70% des électeurs Quelques semaines après sa réélection, le ton a très vite été donné.
Le 27 octobre 2024, le ministère de la Justice a publié un communiqué, où sont menacés de prison tous ceux qui diffusent des "images ou vidéos de nature à porter atteinte aux valeurs morales", en ciblant TikTok et Instagram. "Les influenceurs ne sont qu'une nouvelle cible [de l'Etat tunisien] et il faut lire ces arrestations comme un nouveau complot contre la Tunisie, c'est comme ça que l'entendent les autorités", analyse Hatem Natfi.
C quoi l'info ?, c'est le rendez-vous quotidien d'actualité de franceinfo pour les collégiens et les lycéens. Des vidéos, du lundi au vendredi, disponibles sur franceinfo.fr (Nouvelle fenêtre) et à retrouver sur notre cchaîneYouTube ( (nouvelle fenêtre), notre compte Snapchat, (Nouvelle fenêtre) notre compte TikTok,, Nouvelle fenêtre) et notre compte Instagram.(Nouvelle fenêtre)
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