"Trop de contraintes, ça tue un peu la confiance" : la nouvelle fonctionnalité de TikTok pour contrôler le temps d'écran des adolescents ne convainc pas tous les parents

La plateforme de vidéos a dévoilé mardi de nouvelles fonctionnalités pour permettre aux parents de limiter le temps que passent les adolescents sur l'application.

Boris Loumagne

Radio France

Publié le 12/03/2025 15:58

Temps de lecture : 2min

L'application TikTok rend les jeunes "addicts", dénonce une députée (photo d'illustration). (ANTONIN UTZ / AFP)

"Connexion famille". Le réseau social TikTok a annoncé mardi 11 mars qu'il permettait désormais aux parents dans l'Union européenne de limiter le temps que passent les adolescents sur l'application.
Cette nouvelle fonctionnalité donne aux parents la possibilité d'imposer directement à partir de leur compte une plage horaire ou une limite de temps quotidienne à leur adolescent.

"Ma mère, je pense qu'elle s'en fiche"

Une nouvelle fonctionnalité qui laisse certains foyers parisiens circonspects : Judith, une adolescente de 15 ans, avoue sans problème passer en moyenne "trois heures" par jour sur TikTok. Contrairement à d'autres jeunes, elle ne pense pas que ses parents vont télécharger l'application pour surveiller son activité : "Ça ne risque pas d'arriver, je pense, ils ne l'installeront jamais, sourit-elle. Mon père n'aime pas trop TikTok et ma mère, je pense qu'elle s'en fiche, elle ne l'installera pas."

Cependant, tous les parents ne partagent pas cette même indifférence. Alexandra, mère d'une adolescente, se sent "complètement démunie". Bien qu'elle soit prête à installer TikTok pour limiter le temps d'écran de sa fille, elle exprime également des préoccupations sur les limites imposées. "Le souci des contraintes, c'est que trop de contraintes, ça tue un peu la confiance", précise-t-elle. Pour Alexandra, l'équilibre est essentiel : "Je me base beaucoup sur la confiance aussi, mais voilà, tout en mettant des limites."

"Demander à son enfant de nous montrer"

La question qui se pose alors est la suivante : comment limiter l'usage des réseaux sociaux sans brusquer les adolescents et risquer de perdre leur confiance ? Thomas Rohmer, directeur de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique, propose une approche centrée sur le dialogue. Selon lui, il est préférable de "demander à son enfant de nous montrer ce qu'il peut faire avec TikTok ou quelles sont les personnes qu'il suit." L'objectif n'est pas d'imposer des sanctions immédiates, mais de mettre un cadre éducatif qui soit plus cohérent et moins conflictuel.

Thomas Rohmer souligne l'importance de dialoguer et d'échanger plutôt que de sanctionner de manière punitive. "Ça permet souvent de dénouer des problématiques et de déployer un cadre éducatif qui soit un peu plus cohérent, qui s'éloigne des zones de conflit que redoutent tant les parents", ajoute-t-il. En clair : dialoguer, échanger plutôt que sanctionner.