Musique en ligne : "On n'a pas d'augmentation des prix à l'ordre du jour", assure le directeur général de Spotify France

"On ne s’interdira pas de réajuster nos prix si le marché le mérite" dans le futur, a toutefois ajouté Antoine Monin, mardi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Le logo de Spotify. Image d'illustration. (IMAGEBROKER/MOJAHID MOTTAKIN / IMAGEBROKER.COM)
Le logo de Spotify. Image d'illustration. (IMAGEBROKER/MOJAHID MOTTAKIN / IMAGEBROKER.COM)

"On n’a pas d’augmentation des prix à l’ordre du jour", a affirmé mardi 6 mai sur franceinfo Antoine Monin, directeur général de Spotify en France et au Benelux, tuant ainsi la rumeur d’une augmentation de l’abonnement de la plateforme musicale hors des États-Unis. Selon le Financial Times, cette augmentation concernerait l’Europe et l’Amérique du Sud. "On ne s’interdira pas de réajuster nos prix si le marché le mérite" dans le futur, a-t-il immédiatement rajouté. 

La plateforme suédoise avait déjà procédé à une hausse après l’adoption d’une taxe sur le streaming par le Sénat en 2023. Antoine Monin relativise ces ajustements de prix : "Si vous comparez l’évolution du prix d’abonnement à Spotify par rapport à toutes les plateformes de vidéo à la demande, on est très, très en deçà parce qu’on a dû augmenter de 1 ou 1,50 euro depuis quinze ans". 
 
Antoine Monin a été également interrogé sur les révélations de la journaliste américaine Liz Pelly dans son livre Mood Machine, qui accuse Spotify d’alimenter des playlists populaires avec des morceaux produits par de faux artistes pour réduire les royalties versées. Le directeur général dément catégoriquement.

"Il n’y a pas de faux artistes, c’est-à-dire qu’il y a de vrais musiciens qui composent de la musique. Après, ils ont choisi de le faire sous un pseudo. Rien de nouveau sous le soleil."  

Antoine Monin, directeur général de Spotify en France et au Benelux

sur franceinfo

Le patron de Spotify en France précise que "la musique d’ambiance, la musique fonctionnelle, existe depuis bien avant Spotify. Les CD 'Nature et découverte', les bruits d’oiseaux, etc. L’industrie du disque fabrique ça depuis très, très longtemps". Et d’ajouter : "On fait justement des playlists dédiées pour ces musiques-là, pour qu'elles ne se retrouvent pas au milieu de tout le reste. Donc si vous écoutez une playlist de hits, vous aurez des hits".

Une hausse de 18% des droits reversés aux artistes

Sur la musique générée par l’IA, Antoine Monin appelle à une régulation internationale : "Dire 'générées par l’IA' aujourd’hui, c’est un peu dire 'je suis allé voir sur Google', ça ne veut pas forcément dire grand-chose. On va avoir besoin de normes globales à l’ensemble du métier". Toutefois, il rassure les craintes des artistes bien établis : "Beaucoup de titres issus de l’IA sont livrés, quasiment aucun n’est écouté. En nombre de parts d’écoute, pour l’instant, JUL ou PLK ont de très beaux jours devant eux. Ils ne sont absolument pas menacés par ces contenus"

La plateforme a reversé 300 millions d’euros aux ayants droit français en 2024, soit une hausse de 18% par rapport à 2023 et trois fois plus qu’en 2018. Un chiffre qui conforte, selon Antoine Monin, le rôle central de Spotify dans le financement de la création musicale. "Aujourd'hui Spotify est la locomotive de l'adoption du streaming et est de très loin la plateforme qui rémunère le plus et qui reverse le plus d'argent aux ayants droit de la musique", assure-t-il. 

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