Singapour victime d'une "grave" cyberattaque, la Chine nie toute implication

Le ministre de l'Intérieur, qui a révélé l'existence de ce piratage vendredi soir, estime qu'il pourrait compromettre la sécurité nationale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Kasiviswanathan Shanmugam, ministre de l'Intérieur de Singapour, le 23 avril 2024. (CHONG JUN LIANG / AFP)
Kasiviswanathan Shanmugam, ministre de l'Intérieur de Singapour, le 23 avril 2024. (CHONG JUN LIANG / AFP)

Singapour est actuellement confronté à une "grave" cyberattaque qui vise ses infrastructures critiques. Ce piratage informatique, en cours, est jugé de niveau advanced persistent threat (APT), soit "menace persistante avancée" en français. 

Lors d'une conférence de presse, vendredi 18 juillet, le ministre de l'Intérieur de Singapour a confié que cette cyberattaque pourrait compromettre la sécurité nationale. "Si l'attaque réussissait, elle pourrait permettre des opérations d'espionnage et provoquer de graves perturbations pour Singapour et sa population", a mis en garde Kasiviswanathan Shanmugam.

L'APT est un type de piratage très sophistiqué qui, disposant de ressources importantes, vise généralement à voler des informations sensibles et à perturber des services essentiels comme la santé, les télécommunications, l'eau, les transports ou encore l'électricité. 

La Chine se dit "disposée à coopérer"

Pour Singapour, pas de doute, cette cyberattaque est l'œuvre du "groupe UNC3886", a précisé Kasiviswanathan Shanmugam. S'il n'a apporté aucune précision sur les commanditaires, UNC3886 a été identifié comme un groupe de cyberespionnage lié à la Chine, impliqué dans des attaques à l'échelle mondiale.

Pékin dément tout lien avec ce groupe de cyberespionnage. L'ambassade de Chine à Singapour, qui "s'oppose fermement à tout dénigrement non fondé de la Chine", se dit "disposée à continuer à coopérer avec toutes les parties, y compris Singapour, pour protéger conjointement la cybersécurité".

Les accusations d'espionnage et de cyberespionnage contre Pékin se sont multipliées ces dernières années, s'ajoutant à une série de désaccords sur Hong Kong, Taïwan ou plus généralement le respect des droits humains. Selon le ministre de l'Intérieur, entre 2021 et 2024, les attaques présumées de type APT contre Singapour ont été multipliées par plus de quatre. Une cyberattaque contre une entreprise publique de santé en 2018 avait ainsi permis l'accès aux dossiers médicaux d'environ 160 000 patients, y compris celui de l'ancien Premier ministre Lee Hsien Loong.

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