Réseaux sociaux : bientôt une interdiction aux moins de 15 ans ?

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - F. Griffond, E. Lagarde, A. Girault-Carlier, E. Quéno, J. Delage, M. Niewenglowski, N. Salem, M. Jannet. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Dans un rapport remis jeudi 11 septembre, les parlementaires préconisent d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans, de 22h à 8h.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Des jeunes femmes anorexiques, d'autres prônant la maigreur, des vidéos parlant de suicide ou d'envie de se scarifier. Voilà ce que les jeunes peuvent trouver sur TikTok. Une adolescente 17 ans a été fragilisée par certains contenus. "Je sais que c'est une tendance de pousser à l'anorexie, de pousser à ne pas manger. J'ai beaucoup complexé sur mon corps pendant très longtemps, et maintenant je complexe encore. Ce n'est pas facile et, avec les réseaux sociaux, c'est très compliqué", confie-t-elle.

Dès qu'un jeune s'arrête sur une vidéo qui lui plaît ou l'interpelle, les algorithmes de TikTok ne lui proposent plus que des contenus sur ce thème. Le réseau social appelle ça "Pour toi". Une jeune fille de 14 ans s'est sentie piégée. "Ça m'est déjà arrivé, des gens parlaient de tentatives de suicide, et après je ne me retrouvais qu'avec des 'Pour toi' tristes", raconte-t-elle.

Des codes pour contourner les barrières

Nous avons fait le test. En tapant le mot "scarification", le réseau renvoie vers des sites d'écoute. Mais les utilisateurs ont développé des codes pour contourner ces barrières. L'émoji "zèbre" donne accès à des vidéos de scarification.

Les parlementaires préconisent donc d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans, de 22h à 8h. Tous les adolescents ne sont pas forcément pour. "On commence à arriver à l'âge où on peut se contrôler nous-mêmes. C'est à nous de nous mettre nos propres limites et pas à l'État de nous dire que nous n'avons pas le droit de faire ça", estime un jeune homme.

Du bon sens, au contraire, pour Stéphanie Mistre. Sa fille s'est suicidée. Elle estime que TikTok l'a influencée et veut contraindre la firme. "Il faut qu'on lui impose des modérateurs. Il faut qu'on lui impose de ne plus mettre en ligne ces contenus monstrueux", affirme-t-elle. Le rapport préconise aussi d'imposer à TikTok de modifier ses algorithmes pour proposer davantage de diversité dans les contenus.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.