Avant une possible interdiction de TikTok aux Etats-Unis, l'application "Rednote" attire déjà les utilisateurs

Ces "tiktokeurs", qui se surnomment les "réfugiés", se tournent vers une autre application chinoise.

Article rédigé par Jeanne Maisiat, Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo de TikTOK  en Californie à Culver City. Fin novembre 2024, l’Australie légiférait pour qu’à partir de décembre 2025 les moins de 16 ans ne disposent plus de comptes personnels sur les réseaux sociaux, dont TikTok ou X. Les amendes prévues vont jusqu'à 30 millions d'euros si les plateformes acceptent encore des comptes de jeunes utilisateurs. (PATRICK T. FALLON / AFP)
Le logo de TikTOK en Californie à Culver City. Fin novembre 2024, l’Australie légiférait pour qu’à partir de décembre 2025 les moins de 16 ans ne disposent plus de comptes personnels sur les réseaux sociaux, dont TikTok ou X. Les amendes prévues vont jusqu'à 30 millions d'euros si les plateformes acceptent encore des comptes de jeunes utilisateurs. (PATRICK T. FALLON / AFP)

Certains se filment même en plein apprentissage du mandarin. Aux Etats-Unis, une loi votée en avril oblige ByteDance, le groupe chinois propriétaire de TikTok, à céder l'application d'ici au 19 janvier, faute de quoi la plateforme sera interdite dans le pays.

Conséquence :certains d'entre eux, qui se surnomment les "TikTok Refugees" ou "les réfugiés de TikTok", passent donc à autre chose. Ils migrent doucement, mais sûrement, vers une autre application, Xiaohongshu - qui signifie "Petit livre rouge" en mandarin -, d'ores et déjà surnommée "RedNote".

"On va leur donner nos données directement !"

Sur TikTok, de nombreux utilisateurs américains ont publié des appels à se rendre sur l'application, détaillant leurs premières impressions, postant des clips humoristiques ou encore des tutoriels pour se créer un profil sur la plateforme... qui est quasi entièrement en mandarin. Beaucoup se moquent ouvertement des inquiétudes des élus américains au sujet de la sécurité nationale et de la confidentialité des données, avec des vidéos pour dire "au revoir" à leur "espion chinois"

"Oh, vous ne voulez pas que les Chinois aient nos données personnelles très sensibles ?", ironise ainsi Jen Hamilton, sur un ton faussement innocent, dans une vidéo sur TikTok. "Eh bien on va leur donner directement !", rigole cette infirmière et influenceuse, suivie par 3,9 millions de personnes.

Preuve de l'engouement : l'app similaire à Instagram est désormais n°1 des téléchargements aux Etats-Unis sur l'Apple Store américain... juste devant Lemon8, un autre réseau social de ByteDance.  

Elon Musk intéressé ?

Alors que des créateurs de contenus avaient pendant un temps essayé de rediriger leurs abonnés vers Instagram, certains appellent désormais à boycotter Instagram et Facebook, les réseaux sociaux de Meta, qu'ils accusent d'avoir fait du lobby pour obtenir l'interdiction de TikTok.

La maison mère de l'appli a par ailleurs formellement démenti l'information selon laquelle les autorités chinoises évalueraient la possibilité d'une acquisition par Elon Musk de ses activités américaines, évaluant la valeur des opérations de TikTok aux Etats-Unis entre 40 et 50 milliards de dollars.

Reste que l'application suscite de nombreuses controverses. Tandis que de nombreuses ONG accusent le texte de violation de la liberté d'expression, inscrite dans la Constitution des Etats-Unis, Washington assure vouloir prévenir les risques d'espionnage et de manipulation par les autorités chinoises des utilisateurs de TikTok, qui en revendique 170 millions dans le pays.

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