Réseaux sociaux : les députés tirent la sonnette d'alarme sur les contenus dangereux pour les ados

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Article rédigé par franceinfo - F. Griffond, E.Lagarde, A Girault-Carlier, E.Quéno, J.Delage, M. Niewenglowski, N. Salem, M. Jannet. Édité par l’agence 6Médias
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Sur TikTok, les adolescents peuvent facilement tomber sur des contenus pouvant les pousser à adopter des comportements nocifs pour leur santé, comme l'anorexie, mais aussi la scarification et le suicide. Des mesures, comme un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans, sont à l'étude.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des jeunes femmes anorexiques, d'autres prônant la maigreur, des vidéos parlant de suicide ou d'envie de se scarifier. Voilà ce que les jeunes peuvent trouver sur TikTok. Une ado de 17 ans a été fragilisée par certains contenus : "Je sais que c'est une tendance, entre guillemets, de pousser à l'anorexie, de pousser à ne pas manger. J'ai beaucoup complexé sur mon corps pendant très longtemps et, encore maintenant, je complexe encore et ce n'est pas facile. Avec les réseaux sociaux, c'est très compliqué."

Dès qu'un jeune s'arrête sur une vidéo qui lui plaît ou l'interpelle, les algorithmes de TikTok ne lui proposent plus que des contenus sur ce thème. Le réseau appelle ça "Pour toi". Une jeune fille de 14 ans s'est sentie piégée : "Ça m'est déjà arrivé de voir des vidéos de personnes qui parlaient de tentatives de suicide. Et après, je me retrouvais qu'avec des 'Pour toi' tristes. Je voyais que je n'allais pas bien et que TikTok, ça ne m'aidait pas."

Des mesures qui divisent

Nous avons réalisé le test. En tapant le mot "scarification", le réseau renvoie vers des sites d'écoute. Mais les utilisateurs ont développé des codes pour contourner ces barrières. L'émoji "zèbre" donne accès à des vidéos de scarification. Dans un rapport remis jeudi 11 septembre, les parlementaires préconisent donc d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans, de 22 heures à 8 heures.

Tous les adolescents ne sont pas forcément pour. "On commence à arriver à l'âge où on peut se contrôler nous-mêmes. Je pense que c'est à nous de nous mettre nos propres limites et pas à l'État de nous dire que nous n'avons pas le droit de faire ça", considère un adolescent. Du bon sens, au contraire, pour Stéphanie Mistre. Sa fille s'est suicidée. Elle estime que TikTok l'a influencée et veut contraindre la firme : "Il faut qu'on lui impose des modérateurs. Il faut qu'on lui impose de ne plus mettre en ligne ses contenus monstrueux". Le rapport préconise aussi d'imposer à TikTok de modifier ses algorithmes pour proposer davantage de diversité dans les contenus.

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