"Je suis pour", "complètement inapplicable" : interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, une mesure qui divise

Emmanuel Macron a proposé d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Mais cette proposition est accueillie diversement par les parents, tout comme chez les professionnels.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des adolescents sur leur téléphone dans la cour d'école d'un collège. (Photo d'illustration). (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)
Des adolescents sur leur téléphone dans la cour d'école d'un collège. (Photo d'illustration). (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

Emmanuel Macron ne veut pas attendre pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Le président de la République l'a déclaré mardi 10 juin au soir sur France 2, mettant en cause les plateformes après le drame de Nogent, en Haute-Marne, où une surveillante a été tuée par un élève de 14 ans. Une mesure qui suscite des avis contrastés. Rose, mère de trois enfants, a elle toujours trouvé que les réseaux sociaux constituent "un danger." "Nos enfants passent trop de temps sur les réseaux sociaux. Ils regardent des choses qui sont très très violentes, des films pornographiques. Ce que Macron a dit, moi, je suis pour."

Benoît, dont l'unique fille est adulte, n'est ni pour ni contre l'interdiction de l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans, mais plutôt sceptique. "Ça me semble complètement irréalisable et inapplicable. Faire une annonce comme ça, je trouve ça assez démagogique. Les gamins arriveront toute façon à détourner tous les systèmes de protection, donc ce n'est pas là-dessus qu'il faut agir", explique Benoît, qui avoue aussi ne pas avoir la solution idéale.

"Un cercle vicieux"

La sénatrice LR de Haute-Marne, Anne-Marie Nédélec, estime sur franceinfo qu'"interdire les portables au collège, c'est très bien, mais il faut aller beaucoup plus loin." Le cœur du problème, pour Anne-Marie Nédélec, ce sont "des sites, des plateformes qui diffusent en permanence de la violence, de la pornographie, des appels au meurtre, des appels au suicide, etc. Il faut que cela cesse."

Anne-Lise Ducanda, pédiatre et co-fondatrice du collectif Surexposition écrans, réclame l'interdiction des réseaux sociaux aux enfants depuis 2017. "Avec le système des algorithmes, si un enfant regarde des attaques au couteau ou des scarifications ou des tortures, la plateforme numérique enregistre que c'est le contenu qui intéresse l'enfant et va lui en proposer de plus en plus. C'est un cercle vicieux. On voit bien que l'enfant ne peut pas s'autoréguler sur une activité qui est conçue pour être addictive comme les réseaux sociaux." D'après elle, il faut éduquer et interdire. Mais éduquer seule ne suffit pas.

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