"Je me suis sentie coupable et trahie" : les cyberviolences contre les mineurs ont explosé lors des confinements
Chantage à la webcam, photomontages dégradants, revenge porn... Les cyberviolences à l'encontre des adolescents et adolescentes notamment ont fortement augmenté en 2020.
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"J'avais des groupes d'amis où, exemple, on s'envoyait des vidéos juste pour voir, c'était dans un groupe Snapchat", décrit Kathya, qui va sur ses 15 ans. Avec quelques copines, elle a l'habitude d'échanger des vidéos dans des groupes privés, une activité qui s'était intensifiée en mars 2020, avec le premier confinement. Il s'agissait de vidéos de danse un peu suggestives, mais habillées. Mais tout change pour Kathya le jour où l'une de ses vidéos se retrouve accompagnée de propos très obscènes, sur un pseudo-compte ouvert à son nom. C'est un cas parmi de nombreux autres : l'association e-Enfance a vu les appels concernant ces délits augmenter de 57% en 2020.
À la suite du confinement, Kathya voit donc des vidéos d'elle-même circuler. C'est en réalité une autre personne qui se faisait passer pour elle. "Elle écrivait des messages obscènes sur les vidéos qu'elle mettait. Je me sentais coupable d'avoir fait ces vidéos, je me sentais mal, explique l'adolescente. Alors que dans ces cas-là, vous êtes plutôt la victime, car ce sont vos vidéos qui ont été diffusées, c'est une personne qui a pris votre identité et a fait tourner. Je me sens trahie."
"J'avais confiance en ces personnes mais aujourd'hui, elles me font ça derrière moi. Pourquoi ?"
Kathya, victime de cyberviolenceà franceinfo
Un peu sonnée, Kathya a tout de même eu le bon réflexe d'en parler à sa mère, qui est donc allée voir les vidéos sur la toile. Quand elle a découvert sa fille jetée en pâture, elle a tenté de réagir. "J'ai parlé avec ma fille, elle s'est rendue compte de ce qui s'était passé. Elle était déçue et était vraiment meurtrie dans sa chair, confie la maman. Comme c'était pendant le confinement, on ne pouvait pas se déplacer, donc j'ai fait un signalement sur internet. Deux jours après, quelqu'un m'a appelée. Cette personne était assez... pas désinvolte, mais je trouve qu'elle prenait vraiment à la légère ce qui s'était passé pour ma fille. Ensuite, j'ai fait une pré-plainte sur internet. J'ai eu un mail avec un accusé de réception me disant qu'on allait me contacter. Mais on ne m'a jamais contactée."
C'est finalement en appelant l'association e-Enfance que la mère de Kathya a trouvé la solution. Le profil coupable a été rapidement supprimé, après intervention auprès du réseau social. Kathya, elle, a changé de lycée et de copines.
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